THE DIGITAL street corner
Une œuvre réseau, participative, " THE DIGITAL street corner " un espace virtuel illimité, permettant à des internautes du monde entier de se rencontrer, de partager, d’échanger et de communiquer.
2005 " THE DIGITAL street corner ", Miami
A Massively MultiParticipant Networked Happening
Une œuvre réseau, participative, " THE DIGITAL street corner " un espace virtuel illimité, permettant à des internautes du monde entier de se rencontrer, de partager, d’échanger et de communiquer.
Une visualisation sur grand écran, constitue une fenêtre-caméra ouverte sur le monde virtuel de Fred Forest à l'aide du système Solipsis * La réalité dans ce monde finalement n’existe que grâce à vous !
Auteur (concepteur, producteur, réalisateur, coordonnateur)
Fred Forest, auteur de l'œuvre. Artiste et théoricien forest@unice.fr
www.fredforest.org
Contributeurs
- Joaquin Keller Gonzalez, information science research engineer, creator of Solipsis, graciously made available by France Télécom
- Stéphano, graphic designer
- Gilbert Dutertre, project manager
- Michael Leruth, translations and contacts
- Rose-Marie Barrientos, agent logistics and communication
- Catherine Ramus, graphic assistant
L’œuvre
intitulée " The digital street corner " n’est pas faite seulement pour être regardée, mais aussi pour être vue, choisie, depuis n’importe quel lieu de la planète. C’est une fenêtre ouverte sur une œuvre-réseau, co-crée par les spectateurs internautes : L’artiste dans son happening évolue au sein de la chorégraphie mouvante des internautes du monde entier. Il accompagne et stimule la danse des avatars et “filme”, en temps réel, la chorégraphie qui se donne à voir sur écran géant sur le mur extérieur du Bass Muséum de Miami dans une portion choisie de l’espace partagé. Il s'agit du premier Cyber happening virtuel planétaire et de son affichage dans l’espace physique, constitué par le mur du Bass Museum de Miami.
Concept
Fred Forest en qualité d’artiste, pour la création, l’élaboration, du concept artistique, et Joaquin Keller Gonzalez, chercheur, pour le concept du logiciel et la réalisation technique, ont présenté à “Art Basel Miami Beach” en Floride, du 1 au 4 décembre 2005, une œuvre inédite. Cette œuvre est la première du genre proposée dans le cadre d’une manifestation d’art contemporain internationale. Il s’agit d’une “œuvre-événement”, participative, dans laquelle les utilisateurs, amateurs d’art, ou non, se promènent et se regroupent à leur fantaisie et leur volonté dans un monde virtuel à échelle planétaire. Ces “agglomérats” d’identités, parcellisées, se constituent en fonction de mouvements thématiques. Ils s’effectuent en fonction des informations données par l’artiste, aux commandes, sur son ordinateur portable, comme un DJ à ses platines, “filmant” en temps réel la danse des internautes. Des sortes de papillons numériques, “revêtus” de costumes virtuels, comme autant d'avatars-images, préparés et mis à la disposition des internautes sous forme d'une bibliothèque pour participer au rituel électronique. Des circulations d'images s’imposeront spontanément d’elles-mêmes, au cours de longues dérives de caractère erratique, dans un espace virtuel indéterminé. Ces circulations pourront se faire, aussi, sur suggestions de l’artiste, en temps réel ou différé, entraînant des migrations, des mouvements, des échanges et des actions interactives diverses, visualisées sur écran géant. Un second media, éventuellement utilisé par Fred Forest (Radio, TV, téléphone portable, superposant son canal au logiciel Solipsis de France Télécom, sera en mesure de constituer un vecteur de propositions hybridées, pour amorcer le démarrage du travail, ou du jeu collaboratif, initié par l’artiste. Après quelques tentatives hésitantes, ou maladroites, la prise en main du système sera maîtrisée naturellement par les internautes qui sauront se l’approprier rapidement.
Mise en place et fonctionnement
La mise en œuvre technique et le bon déroulement des différentes phases de l’opération s'effectuent sous le contrôle de Joaquin Keller Gonzalez le chercheur de France Télécom, concepteur du logiciel.
Les internautes peuvent télécharger gratuitement sur Internet le logiciel Solipsis/windows-virtual pour entrer dans le jeu des échanges et des circulations qu'il offre. L'URL http://www.fredforest.com donne les instructions d'accès.
Un vidéo projecteur installé face au mur extérieur du Bass Muséum, permet de suivre en temps réel sur un écran géant toutes les interactions initiées par les internautes (manipulation d’images, échanges de fichiers, chat).
Le 30 novembre 2005 de 9h00 pm à 11h pm, Fred Forest sous forme d'une performance-réseau a piloté le système à partir du clavier de son ordinateur comme le ferait un DJ. Le résultat de cette performance enregistré sur DVD constituera l’œuvre produite. Dans une salle du musée et de la foire, dévolue à cette action, comme dans d'autres lieux de publics, de Miami, de Londres, de Milan, de Berlin, de Paris, des PC sont mis à disposition du public pour consultation, pour action et rendez-vous du 5ème type dans The DIGITAL corner street. Les images produites ont été diffusées en continue sur le mur extérieur du Bass Muséum et dans les salles de consultation, dispersées dans le monde entier, tandis qu'une webcam renvoyait aux internautes la projection sur le mur du Bass Museum.
Philosophie du projet
Le développement du numérique et du réseau Internet, en bouleversant les rapports entre l’art et la technologie, a permis aux artistes d’investir des champs d’expérimentations inédits.
Par sa spécificité spatio-temporelle, Internet représente un cas de figure sans précédent. Sur la toile, les artistes peuvent être leur propre médiateur, et leur public possible, s'est élargi aux dimensions de la planète. Les œuvres conçues pour exister en ligne occupent un territoire virtuel, mais néanmoins tangiblement réel. Elles questionnent les usages du media ainsi que les modalités traditionnelles de création, de diffusion et de réception de l’art. Les dispositifs interactifs des œuvres de Net Art contribuent redéfinir les relations entre l’artiste, l’œuvre et le public, mais surtout ils établissent à la réception des œuvres, le cadre de nouvelles configurations relationnelles. C'est ce que Mario Costa et Fred Forest ont théorisé, dès 1983, sous le nom d'esthétique de la communication . Il faut noter que dans le cadre de cette manifestation Art Basel Miami Beach ; la présence et la nature de cette œuvre constitueront une rupture radicale par rapport aux modèles en cours, légitimés par le marché et les institutions. Sa “différence” aux autres produits présentés, sa dématérialisation, consacre la rupture entre les modèles esthétiques du XXe et ceux du XXIe. Cette évolution marque le questionnement de la nature de l’art, lui-même, et de son adéquation à la société d’information qui s'impose de jour en jour... Nous pouvons considérer que cette œuvre- réseau de Fred Forest, " THE VIRTUAL street corner " constitue un point d’articulation entre deux types de sociétés, et qui désormais en introduisant dans le marché le concept d’œuvre immatérielle, modifie notre regard et notre perception de l’art. Néanmoins, la spécificité du Cyber Happening tient essentiellement à sa capacité de mettre en place du RELATIONNEL, là ou hier il y avait des objets concrets. Cette évolution sera donc en quelque sorte consacrée à Miami, cette année, et son rôle, du point de vue de l’art, sera historiquement déterminant, au triple titre de l'esthétique, du social et du sociologique.
Fonctionnement technique de l’œuvre
Le monde virtuel du logiciel Solipsis conçu par Joaquin Keller Gonzalez de France Télécom, basé sur architecture technique similaire à celle des systèmes peer-to-peer d’échange de fichiers, permet une liberté totale. Solipsis est constitué uniquement des logiciels téléchargés et installés sur les ordinateurs des internautes participants. Il n’a pas de serveurs, et il ne peut donc être ni stoppé, ni contrôlé, ni censuré.
Cette absence de serveurs a une autre conséquence. Ce logiciel mis au point par France Télécom R&D a une capacité illimitée. Comme chaque participant apporte ses ressources informatiques (son ordinateur et sa connexion Internet) au fonctionnement du monde, la puissance de calcul installée croît automatiquement avec les besoins. Par ailleurs, la topologie du monde est telle que sa surface croît avec le nombre des participants. C’est un tore à 2 dimensions, une sorte de chambre à air, qui gonfle au fur et à mesure que de nouvelles entités entrent dans l'espace virtuel.
Sa capacité maximale est de 1073 (un 1 suivi de 73 zéros) entités, soit autant que d’atomes dans tout l’univers. Cette architecture technique particulière amène naturellement des réflexions de nature philosophiques :
Comme " THE DIGITAL street corner "est constitué uniquement d'entités, d'objets, et d'humains, de nature virtuelle, qui forment sa trame, c’est en quelque sorte un monde animiste. Autrement dit, Solipsis n’existe pas dans l’esprit d’un dieu-serveur omniscient, mais uniquement dans les esprits-ordinateurs de ses constituants. Très concrètement, cela veut dire qu’il n’est pas possible de savoir qui se trouve à un instant donné dans le système. La seule manière d’appréhender le système et d’y pénétrer, et alors, seule la portion virtuelle du monde investi localisée est visible. En ce sens, le système informatique mis en œuvre est similaire au monde réel, où nous ne pouvons uniquement percevoir que ce qui nous entoure.
Dans " THE DIGITAL street corner " Dieu n’existe pas, mais l'artiste est toujours, en mesure de lui conférer une existence probable, par sa seule capacité à convoquer, où il veut, et quand il veut, les forces de l'imaginaire.
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2005 Cyber happening Fred Forest Bass Museum Miami
MOMENT HISTORIQUE
Le 30 novembre 2005 pour le vernissage de Basel Art Miami Beach une page de l'art a été tournée avec l'oeuvre participative, " The Digital Street Corner ", réalisée par Fred Forest. Il s'agit en effet du premier happening planétaire réalisé à ce jour. Une oeuvre, où le lieu géographique localisé, d'un événement physique de participation artistique, s'effectue aux dimensions infinies d'un espace virtuel sur le web.
LES FRANCAIS ENFIN PRESENTS DANS LE CONTEXTE INTERNATIONAL
Cet événement, en quelque sorte labellisé par le Bass Museum et la foire d'art la plus prestigieuse au monde, redonne en quelque sorte du souffle à la création française en matière d'art contemporain quelque peu décriée ces dernières années. `
UNE EQUIPE
Fred Forest a su réunir une équipe performante pour réaliser cet événement unique avec Joaquin Keller Gonzales informaticien, chercheur à France Telecom, Rose-Marie Barrientos et Michael Leruth.
LE MOUVEMENT SE PROUVE EN MARCHANT
Des officiels français, comme Bernard Blistène,Inspecteur Général à la création artistique du Ministere de la Culture et de la communication, Olivier Kaeppelein Délégué aux arts plstiques, Alain Reinaudo Directeur des Arts Visuels à l'AFAA, Anne Racine, chargée de communication au Ministère de la culture et le Président du FNAC, présents sur place ont pu tous constater avec satisfaction l'impact et l'originalité du dispositif mis en oeuvre par Fred Forest.
L'ARTISTE , UN ENTREPRENEUR ET UN HOMME ORCHESTRE, SANS JAMAIS RIEN PERDRE DE SON MORDANT CRITIQUE !
Un dispositif qui utilisait le logiciel SOLIPSIS mis à la disposition de l'artiste par France Telecom partenaire à ce titre d'une operation où l'artiste en homme orc hestre assurait, à lui tout seul, le concept du projet, sa production, sa réalisation, sa coordination et enfin sa communication. Celle-ci a d'ailleurs fait preuve d'une grande efficacité, car des milliers d'internautes, de toutes nationalités ,se sont impliqués dans l'événement en y participant d'une façon créative
Biographie longue de Fred Forest
Fred Forest a une place à part dans l’art contemporain. Tant par sa personnalité que par ses pratiques de pionnier qui jalonnent son œuvre. Il est principalement connu aujourd’hui pour avoir pratiqué un à un la plupart des médias de communication qui sont apparus depuis une cinquantaine d’années. Il est co-fondateur de trois mouvements artistiques : ceux de l’art sociologique, de l’esthétique de la communication et d’une éthique dans l’art.
Il a représenté la France à la XIIème Biennale de São Paulo (Prix de la communication) en 1973, à la 37ème Biennale de Venise en 1976 et à la Documenta 6 de Kassel en 1977.
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