Espace communicant
Dans cette installation dite l’Espace communicant qui anticipe l'art de la "messagerie instantanée", l'artiste fournit l'infrastructure d'un réseau de télécommunications indépendant inspiré des réseaux "sauvages" qui ont temporairement fleuri en 1982 en exploitant les fissures du réseau national qui permettaient aux gens de se téléphoner gratuitement en composant certains numéros non attribués normalement tenus secrets.
1983 ELECTRA, MUSÉE D'ART MODERNE DE LA VILLE DE PARIS
10 DÉCEMBRE 1983 - 5 FÉVRIER 1984
Dans cette installation dite l’Espace communicant qui anticipe l'art de la "messagerie instantanée", l'artiste fournit l'infrastructure d'un réseau de télécommunications indépendant inspiré des réseaux "sauvages" qui ont temporairement fleuri en 1982 en exploitant les fissures du réseau national qui permettaient aux gens de se téléphoner gratuitement en composant certains numéros non attribués normalement tenus secrets. Des annonces dans les journaux invitent le public à appeler l'installation de télécommunications, où il peut parler à de parfaits inconnus qui visitent le musée et leur laisser des messages. Contrairement aux messages échangés sur les réseaux sauvages réels, ceux échangés par l'intermédiaire de l'"Espace communicant" ne sont pas clandestins : tous les appels sont instantanément diffusés sur le système de sonorisation du musée ; une interface spéciale est créée pour diffuser une partie des appels au cours d'un programme sur une chaîne de radio nationale RMC avec les interventions des acteurs Paul Prébois et Danielle Evenou. L’artiste a installé une quarantaine de lignes téléphoniques avec leurs répondeurs ainsi que quelques minitels qui permettent aux visiteurs d’entrer en contact avec de parfaits inconnus pour des échanges.
Frank Popper, concepteur de l’exposition générale sous le nom d’Electra, à laquelle participent de nombreux artistes qui utilisent tous les moyens de communication électriques et les réseaux, assisté d’Edmond Couchod et de Marie-Odile Briot ont réalisé là une exposition internationale qui fera date.
Fred Forest organise un débat dans son espace qui réunit Pierre Restany, Mario Costa, Frank Popper, Derrick de Kerckhove, Léonard Henny
Tests de Frank Popper sur Fred Forest
http://www.webnetmuseum.org/html/fr/expo-retr-fredforest/textes_critiques/auteurs/popper_fr.htm#text
MULTIMEDIA INSTALLATION / EXPERIMENT
THE COMMUNICATIVE SPACE
ELECTRA, MUSEUM OF MODERN ART OF THE CITY OF PARIS
10 DECEMBER 1983 – 5 FEBRUARY 1984
In this early example of “instant messaging” art, the artist provides the infrastructure for an independent telecommunications network inspired by the “wildcat” networks that temporarily flourished in 1982 by exploiting cracks in the national network that allowed people to make free telephone calls to one another by dialing certain unassigned numbers normally kept secret. Newspaper ads invite members of the public to make calls to the telecommunications installation, where they can talk to, and leave messages for, total strangers visiting the museum. Unlike like messages exchanged on the real-life wildcat networks, those exchanged through “The Communicative Space” are not clandestine: all calls are instantly broadcast over the museum’s public address system; a special interface is creating to broadcast a portion of the calls during the course of a program on a nationwide radio channel.
Concept
L’Espace communicant de Fred Forest constitue un réseau multiplex mettant à disposition du public différents canaux d’échanges interactifs : 40 lignes téléphoniques, donnant accès gratuitement au réseau téléphonique national et international, 40 répondeurs automatiques pour le fonctionnement de l’installation pendant les heures de fermeture du musée, le système de messagerie TELETEL (l’ancêtre du minitel dans sa forme expérimentale).
Le concept de Forest est né de l’idée d’un réseau " sauvage ", tel qu’il a pu exister en France un certain nombre de mois vers les années 82, où les usagers pouvaient en toute impunité effectuer des " rencontres " téléphoniques, sans avoir à payer la moindre taxe. Bénéficiant de ce privilège rare à la suite de dysfonctionnements techniques graves que les ingénieurs des télécoms n’arrivaient pas à maîtriser à l’époque. Les usagers les plus avertis se donnant ainsi des rendez-vous " conversationnels " sur certains numéros, réputés non attribués, sur lesquels l’échange s’avérait possible, malgré un disque annonce en toile de fond. Inutile de préciser qu’au fil du temps les " initiés " sont devenus… de plus en plus nombreux et que ces numéros, échangés, de bouche à oreille, comme de véritables secrets d’État, ont très vite circulé à la vitesse de la lumière !
Dispositif
- 40 lignes de téléphone raccordées au réseau extérieur
- 40 répondeurs automatiques
- 10 postes minitel reliés au système de messagerie teletel
- 10 répondeurs automatiques
Dans un décor high-tech accompagné de tous les panneaux d’information nécessaires sur l’action en cours et son fonctionnement.
Dans l’espace du musée, amplifiées par des haut-parleurs puissants, les conversations échangées, à l’arrivée comme au départ, deviennent publiques dans l’instant même de leur connexion !
Des annonces quotidiennes sont passées dans des supports de presse nationaux, invitant leur public à appeler les numéros de l’Espace communicant où les visiteurs du musée décrochent de leur côté, pour engager conversation… avec de parfaits inconnus !
Une émission radio en direct de 60 minutes sera réalisée par Radio Monte Carlo, comme média d’interface de l’installation mise en œuvre, avec pour animateurs, les comédiens Paul Prebois et Danielle Evenou.
- Le 14 décembre 1983, Fred Forest organise dans son espace communicant et sur la problématique de l’Esthétique de la communication, un échange mettant en relation différents pays par téléphone auquel participent : Pierre Restany à Paris, Derrrick de Kerckhove à Toronto, Léonard Henny à Utrecht, Mario Costa à Naples.
- " Fred Forest invente la néo-transmission " par Barthélémy, Stratégies N°400, Paris 1983
- " Quarante téléphones pour les branchés ", Le Parisien, Paris 12 décembre 1983
FRED FOREST ET L'ART DE LA COMMUNICATION
Frank POPPER ( Paris, janvier 1994 )
Professeur d'Esthétique et de Sciences de l'Art à l'Université de Paris VIII.
Il est sans doute audacieux de vouloir répondre d'emblée à la question : " qu'est-ce qu'un artiste ? ". Cependant, je me permettrai de faire une suggestion : être artiste, c'est choisir et poursuivre, avec une certaine persévérance, une finalité esthétique. C'est cela qui fait qu'un homme ou une femme devient et reste artiste. Il faut toutefois souligner que bon nombre d'artistes se défendent de poursuivre un but esthétique sous prétexte que leur créativité est de nature spontanée et non pas calculée ni pensée rationnellement. Cette grande objection qui revient souvent dans la bouche des artistes en tous genres se trouve évidemment démentie par les artistes qui utilisent les technologies nouvelles, et notamment par tous ceux qui produisent des images de synthèse calculées. Ce qui caractérise l'art technologique, en effet, c'est l'émergence dans ce domaine de rapports beaucoup plus étroits entre facteurs esthétiques et techniques et aussi l'introduction de nouvelles notions en esthétique assimilables à des catégories telles la dématérialisation, la simulation, l'intelligence artificielle, l'environnement, la réalité virtuelle et l'interactivité. J'aimerais ajouter que les catégories esthétiques touchées par la création artistique à la fin du XXe siècle sont d'une très grande variété et que les différents " systèmes " élaborés par Étienne Souriau, Charles Lalo et Raymond Bayer, parmi d'autres, mériteraient une réactualisation qui tienne compte de l'introduction des nouvelles technologies par les artistes, dans leurs œuvres et dans leurs procédés de création.
Pour aborder le thème principal de cette communication, on supposera qu'un artiste utilisant les technologies nouvelles, c'est celui qui non seulement poursuit, consciemment ou inconsciemment, une finalité esthétique avec une certaine persévérance, mais c'est aussi celui qui choisit de faire la part belle à la pensée rationnelle et au calcul mathématique. Il faut souligner, toutefois, que parmi les artistes à user des technologies nouvelles, il s'en trouve bon nombre à les employer de manière sauvage ou détournée. Dans ce cas, il s'agit, bien entendu, d'une critique ironique, voire sévère, de la pensée scientifique et parfois même d'une tentative de réaliser des visées métaphysiques. Si j'ai choisi de me concentrer principalement sur des artistes acquis aux valeurs esthétiques des nouvelles technologies, c'est que je me crois plus proche d'eux en raison de mes travaux antérieurs ( sur l'Art cinétique, l'Environnement et la Participation du public ) mais c'est également pour tenter de dégager plus directement les aspects d'une mutation profonde de la civilisation qui semble en grande partie liée à l'arrivée de ces nouvelles technologies dans toutes les sphères matérielles et spirituelles de notre vie et qui touchent, sans aucun doute, la création artistique.
S'il n'y a aucun doute à avoir quant au statut d'artiste chez de nombreux praticiens, on pourrait se pencher sur le cas d'artistes " technologiques " qui opèrent aux confins du champ artistique proprement dit. Fred Forest en est un exemple. Il se consacre en effet à ce que l'on peut appeler l'art de la communication et il est sûr que nous sommes là assez loin de l'idée que l'on se fait du peintre ou du sculpteur des siècles passés. Dans le cas de Fred Forest, on pourrait même dire que l'art est sorti de son champ pour entrer dans celui des médias, voire de la publicité. Et pourtant, une analyse attentive du parcours et des activités de Forest nous révèle qu'il s'agit toujours d'un artiste véritable, ses options et son comportement étant ceux d'un créateur de nouvelles valeurs d'ordre esthétique, obtenues par un travail sur la communication, travail provocateur, certes, mais néanmoins sensible. Cette démarche n'est plus illustrée par la production d'objets tangibles et physiquement matérialisés mais par la production de systèmes de communication et de situations diverses.
Si l'on veut saisir le sens des rapports entre facteurs subjectifs et facteurs sociaux dans l'histoire de Fred Forest, il faut savoir qu'il a été de 1954 à 1970, contrôleur des Postes et des Télécommunications en Algérie, ce qui devait, on le voit, orienter sa carrière artistique qui se déroula tout d'abord parallèlement à cet emploi ( il était alors artiste peintre ), pour finir en 1970 par lui faire franchir un pas décisif. D'agent des Postes et Télécommunications, Fred Forest devenait en effet un " artiste " de la communication, inaugurant une pratique inventive et créatrice des réseaux et des relations humaines. Cette transformation existentielle n'est pas tout à fait miraculeuse. Elle est à replacer dans le contexte de 1968-70, à l'époque des mouvements contre-culturels qui assimilaient la vie à l'art et qui valorisaient la créativité de chacun dans le domaine du quotidien. Cette transformation existentielle chez Forest est également liée à l'introduction de nouvelles technologies dans sa démarche. Il est à cette époque parmi les tous premiers, sinon le premier, en France, à utiliser la vidéo et les circuits fermés de télévision. En 1970, il réalise un spectacle audiovisuel à l'Exposition universelle d'Osaka avant d'intervenir directement dans la presse et autres mass médias, un peu partout dans le monde. Ses dispositifs de communication emploient le téléphone, la radio, la télévision, la télématique et le câble.
Parmi ses nombreuses interventions, je citerai la " Promenade sociologique à Brooklyn ", quartier périphérique de São Paulo, au Brésil, en octobre 1973. L’artiste publie des annonces quotidiennes dans la presse locale et à la radio, invitant tous les publics confondus à téléphoner au MAC ( Musée d’Art Contemporain ) pour prendre rang et s'inscrire, afin d'effectuer une promenade en sa compagnie. En quelque sorte Fred Forest proposait aux participants de se déplacer dans le quartier, selon un itinéraire préparé à l'avance. À chaque étape, le groupe visitait différents commerces : le disquaire, le fruitier, le cordonnier, la banque, le supermarché, l'église et enfin… une galerie d'art. Fred Forest visait ainsi à l'investigation d'une zone urbaine identifiée à travers ses différentes activités : commerciales, administratives, culturelles. Avec l'aide des participants, il voulait faire l'expérience de la réalité quotidienne, révéler les relations internes et créer des micro-événements de communication permettant l'établissement d'une circulation de l'information par une intervention directe sur le milieu. La carrière artistique de Fred Forest est également marquée par son appartenance au Collectif d’art sociologique, actif jusqu’à la fin des années 70, puis au Groupe International de l’Esthétique de la Communication. L’un et l’autre de ces mouvements réunissaient des plasticiens et des théoriciens ( sociologues et esthéticiens ) et leur donnaient la possibilité de se manifester individuellement en tant qu’artiste praticien après avoir tenté une élaboration théorique en commun.
Récemment, Forest s'est consacré à la production d’œuvres et d’environnements sur des journaux à diodes électroniques réunissant deux caractéristiques de sa démarche : celle des interventions ponctuelles dans les mass médias et celle de l'utilisation des technologies avancées. L'une de ses dernières oeuvres de ce type, la " Bible tirée des sables " qui s'intitulait à l'origine la Bible électronique et la guerre du Golfe, fait apparaître simultanément, un défilé lumineux de citations de l'Ancien Testament et des extraits d'articles de journaux rapportant les combats de la guerre du Golfe. Ainsi se trouvent juxtaposées, comme dans la peinture de citation, de longues énumérations d'équipements militaires et de longues généalogies tirées de la Bible. Forest veut ainsi attirer l'attention sur le fait que l'Histoire peut se répéter à travers des discours similaires : il se moque évidemment aussi des déclarations stéréotypées des politiciens et des leaders militaires. Toutes les interventions de Fred Forest qui s'insèrent dans l'actualité socio-politique sont de nature provocante et critique mais elles invitent à poursuivre une réflexion, même si elles irritent un peu certains par leur agressivité. Elles ont en fin de compte une fonction de questionnement, de communication, d'interactivité, de relationnel, qui confirme bien les objectifs artistiques de Forest dont le caractère farouchement indépendant peut ainsi être compensé par la volonté de nouer des relations intenses avec ceux qu'il rencontre autour des événements qu’ils provoquent. Cette démarche recèle toute une gamme d'objectifs esthétiques liés aux techniques de la communication : en particulier la dramatisation de la présence physique à distance, le télescopage de l'immédiat et du retardé, et également la combinaison de la mémoire avec le temps réel. On pourrait encore déceler dans la démarche de Forest de multiples aspects esthétiques liés à la question de l'interactivité et des relations humaines.
Chez Fred Forest, comme chez d'autres artistes de l'esthétique de la communication, l'introduction de nouvelles technologies dans leurs procédés de création et dans leurs oeuvres a pour résultat de répondre à la fois à leurs ambitions individuelles, d'ordre psychologique, et à leur désir d'insertion sociale. D'une part, il y a la mise à leur disposition d'outils très performants qui permettent aux artistes un plus grand choix de formes et de couleurs et favorisent un meilleur contrôle des paramètres spatiaux et temporels de la création. Ils sont ainsi placés dans une situation où l'exercice de leur pouvoir de création se trouve amplifié, ce qui ne peut que conforter leur personnalité artistique. D'autre part, il est sûr que les artistes des nouvelles technologies retirent une grande satisfaction et un bon stimulant existentiel du maniement d'informations abstraites, à la fois mentalement et manuellement (c'est particulièrement le cas dans l'art de l'ordinateur). La manipulation de données abstraites non seulement peut mener à l'instauration de réalités virtuelles dans un espace cybernétique mais aussi à la réalisation de visées encore plus utopiques et métaphysiques.
Quant à l'influence sur le plan social de l'adoption par les artistes de nouvelles technologies, nous avons vu dans certains cas quel rôle elles peuvent jouer, par exemple en s'opposant de fait à la solitude traditionnelle de l'artiste. Bon nombre d'artistes ont en effet opté pour un travail en équipe dans un laboratoire perfectionné qu'il était jusqu'à présent impossible d'installer et d'entretenir soi-même. Toutefois, dans la mesure où l'on assiste à une miniaturisation de plus en plus répandue de tous les dispositifs technologiques (et particulièrement de l'ordinateur), il n'est plus aussi difficile de se les procurer ni de les installer chez soi, ce qui pourrait bien renvoyer l'artiste à son isolement initial si on ne bénéficiait par ailleurs du développement des réseaux de télécommunications.
En tout cas, il est évident que pour les artistes technologiques - comme pour tous les artistes en général - le mélange propice entre création solitaire et création collective, ou entre temps de solitude nécessaire à la conception et temps de confrontation avec d'autres créateurs ou avec le public, représente une nécessité vitale. Ce que je trouve peut-être de plus réussi chez les artistes technologiques, c'est le passage de l'une à l'autre de ces modalités et donc un va-et-vient très souple entre le psychologique et le sociologique. Chez les artistes des nouvelles technologies, il y a forcément une plus grande nécessité à confronter non seulement ses options esthétiques avec celles des autres acteurs de la scène artistique mais encore à comparer l'état, au jour le jour, de ses propres dispositifs techniques avec l'ensemble du domaine technologique en constant développement.
Être artiste, se sentir tel, être reconnu comme tel dépend donc, comme nous l'avons vu, non seulement de facteurs psychologiques et sociologiques mais aussi de facteurs esthétiques - lesquels sont étroitement imbriqués avec les premiers. Ainsi, il ne faut pas sous-estimer le fait que la poursuite d'une finalité esthétique telle la visualisation des phénomènes cachés dans l'univers, la mise en valeur de nouveaux aspects temporels et spatiaux, ou encore l'établissement de rapports inédits entre artiste/oeuvre/spectateur par des procédés interactifs, de la part d'artistes de plus en plus nombreux, un peu partout dans le monde, a comme conséquence la formation d'une tendance ou d'un courant artistique bien définissable qui peut être désigné sous le terme d'art technologique ou d'art techno-scientifique.
En guise de conclusion, je me bornerai à observer que l'appartenance à une tendance ou à un courant artistique ancré dans le mouvement des idées du temps, me paraît plus que jamais indispensable pour se définir et être défini comme artiste ; et qu’en tout état de cause, Fred Forest en est bien un !
Biographie longue de Fred Forest
Fred Forest a une place à part dans l’art contemporain. Tant par sa personnalité que par ses pratiques de pionnier qui jalonnent son œuvre. Il est principalement connu aujourd’hui pour avoir pratiqué un à un la plupart des médias de communication qui sont apparus depuis une cinquantaine d’années. Il est co-fondateur de trois mouvements artistiques : ceux de l’art sociologique, de l’esthétique de la communication et d’une éthique dans l’art.
Il a représenté la France à la XIIème Biennale de São Paulo (Prix de la communication) en 1973, à la 37ème Biennale de Venise en 1976 et à la Documenta 6 de Kassel en 1977.
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