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2021

NFT-archeology

Controverse de Fred Forest avec Metakovan et Christie's au sujet du NFT de Beeple de 69,3 millions de dollars qui ont affirmé, peut-être un peu trop prématurément et certainement par manque d'informations, que cette œuvre de Beeple était une pièce unique, représentant le premier NFT de l'Histoire de l'art vendu par une grande maison de ventes aux enchères. 

Communication 

NFT-archeology
2021

NFT-archeology

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2021 NFT-archeology

Controverse de Fred Forest avec Metakovan et Christie's au sujet du NFT de Beeple de 69,3 millions de dollars qui ont affirmé, peut-être un peu trop prématurément et certainement par manque d'informations, que cette œuvre de Beeple était une pièce unique, représentant le premier NFT de l'Histoire de l'art vendu par une grande maison de ventes aux enchères. Cette affirmation est contestée par l'artiste et théoricien Fred Forest, qui en apporte la preuve ci-dessous. Ce dernier les exhorte à revenir sur cette déclaration et à reconnaître sans délai leur erreur. Comptant sur leur bonne foi. Il estime que s’ils ne le faisaient pas spontanément, ils s’exposeraient à un discrédit dommageable pour leur réputation devant l’Histoire de l’art.

Ici sur le site https://NFT-Archeology.org vous trouverez toutes les preuves de l'antériorité de l'œuvre de Fred Forest de 25 ans sur Everydays -The first 5000 Days de Beeple

Ci-dessous le NFT- Archeology de Fred Forest visible sur OpenSea qui n’est pas mis en vente aux enchères mais par gré à gré.

En effet, cet artiste français, Fred Forest, le 16 octobre 1996 avait mis en vente à l'Hôtel des Ventes de Drouot à Paris une œuvre numérique (sans existence physique) dont les heureux enchérisseurs-acquéreurs prirent possession sous la forme d'un code, qui leur a été remis en main propre par le commissaire-priseur dans une enveloppe fermée.  Il y a donc aujourd’hui au bas mot 25 ans de cela. Son œuvre ne portait pas encore, bien entendu, le nom de NFT, mais n'en était pas moins un, avant l'heure ! La blockchain n'avait pas encore été inventée par Satoshi Nakamoto pour rendre ce code inviolable, mais il n'en demeure pas moins que Fred Forest, artiste de génie et pionnier par ailleurs dans différents domaines de l'art, a été l'auteur de ce procédé inédit qui consistait à associer en quelque sorte lors de sa vente, l'œuvre numérique à sa clé privée … Ce que tend à bout de bras le commissaire-priseur, Jean-Claude Binoche, aux acquéreurs c’est le sésame (le lien chiffré donc codé de l’œuvre) contenu dans cette enveloppe, qui leur donnera accès sur Internet à leur exemplaire numérique visualisé, qu’ils pourront alors contempler chez eux, ou en déplacement de tout autre point du globe pareillement à toute œuvre physique accrochée dans leur salon … Tout comme la blockchain permet également à l'auteur d'un NFT, à son propriétaire, ou à qui le détient, une sorte de codification (clé privée) par son enregistrement qui le rend inviolable en ce qui concerne sa nature, ses formes, ses contenus, comme l’identité de celui qui a procédé à son enregistrement ou de celui qui en est devenu propriétaire par une transaction d'achat.

C'est ce protocole prémonitoire créé par l'artiste, Fred Forest, qui a anticipé sur l'Histoire de l'art et de la technologie de la blockchain en associant un code à  un objet numérisé (en la circonstance une œuvre numérique) pour la représenter dans une transaction. Il faut bien comprendre dans la logique de notre raisonnement que sous des formes différentes, l’œuvre et son codage informatique sont bien étroitement la seule et même chose ! Seule en diffère la forme. Forest, le temps de cette vente en a substitué l’une à l’autre pour la première fois dans le déroulement du rituel d’une vente publique aux enchères dans une prestigieuse maison de vente internationale l’Hôtel des ventes Drouot. Ce qui n’a pas manqué de faire événement et le tour du monde pour l’engouement médiatique qu'il a suscité,  ce qui n’avait pas été étranger aux prévisions d’un artiste souvent nommé l’homme-média n° 1.  Et ce qui rend aujourd’hui, grâce à l’invention entre temps de la blockchain, son existence intrinsèque inviolable et infalsifiable pour tout faussaire, à partir du moment où elle a fait l’objet d’un enregistrement informatique codé sur une des nombreuses plates-formes spécialisées mises aujourd’hui à sa disposition.

Enfin, Fred Forest fait remarquer à Metakovan que cela fait donc déjà 25 ans qu'un temps, qui lui non plus, tout autant que celui de Beeple, n'est ni compressible, ni extensible, s'est déroulé depuis sa vente de Parcelle/Réseau à Drouot... Et qu'il a fait du temps, lui aussi, son affaire, et cela depuis 24 ans, avec entre autres " J'arrête le temps " une œuvre numérique qu'il a créée en 1997, c'est à dire encore au XXème siècle...;-) (1997)   https://urlz.fr/gk7N

Et cela ne diminue en rien le grand talent de Beeple que vous avez raison de soutenir à coups de millions. Mais vous devez savoir aussi que la collection de NFT que vous avez l’ambition de créer, amputée de l’emblématique   https://NFT-Archeology.org

qui en fonde les origines et lui donne sens, perdrait avec l’absence de cette pièce indispensable l’essentiel de sa valeur.

Sans compter que son acquisition par l’un de vos concurrents potentiels, nourri des mêmes ambitions que vous pour l’art, pourrait lui porter un coup fatal, alors que certains de ses challengers se pointent déjà dans l’ombre, à peine dissimulés.

Suivez mon regard !

Dans l’attente, dans les meilleurs délais de la correction de votre erreur commise en compagnie de la Maison de ventes Christie’s pour avoir proclamé d’une façon inexacte et sans nuance, qu’Everydays -The first 5000 Days était la première œuvre numérique unique, vendue par une Maison de ventes internationale sous forme de NFT.

Je vous rappelle :

  • Que le 16 octobre 1996, l’Hôtel des ventes international Drouot (la plus ancienne Maison de Ventes au monde) procédait, salle N° 7, sous le marteau de Maître Jean Claude Binoche à la vente de l’œuvre numérique en ligne Parcelle/Réseau de l’artiste Fred Forest.
  • Pour la première fois au monde selon notre connaissance, la procédure de la vente, à l’initiative de l’artiste, innovait en ce sens que c’est le code numérique (la clé) c’est-à-dire le lien donnant l’accès à l’œuvre, placé dans une enveloppe qui s’avérait être l’objet matérialisant en quelque sorte la vente, et qui sera remis aux deux acquéreurs associés, contre le règlement de 58.000 francs soit 65.000 francs avec les frais inhérents, réglés sur place par chèque bancaire.
  • Aujourd’hui 25 ans plus tard, l’invention informatique de la blockchain dématérialise aussi la vente pour les œuvres qui ont fait l’objet d’une inscription sur ses lignes de codes, mais rend également  inviolable leur code enregistré  garantissant l’authenticité du dépôt sans recours à un tiers de confiance.
  • Il faut savoir que 4 ans plus tard Parcelle/Réseau à la suite d’une faillite de ses propriétaires a été définitivement perdue, saisie et emportée avec l’ordinateur et le mobilier de la société n@rt par des huissiers… pour finir à la casse. Forest, qui en avait conservé précieusement un exemplaire d’artiste a très légèrement modifié son fichier numérique aujourd’hui, et l'a mise en vente sur OpenSea comme l’autorise les droits d’auteur. Son code est désormais inviolable, certes enregistré sur la blockchain sous un nom de code nouveau, alors que son identité numérique est restée parfaitement identique à ce qu’elle était en 1996 sous le marteau de Maître Binoche et sous la forme du lien qui en donnait l’accès à Internet.
  • Comme dans la mythologie grecque Parcelle/Réseau numérique et emblématique renaît ici de ses cendres et redevient le NFT-Archeology qu’elle a toujours été.
  • La substitution prémonitoire par Forest lors de sa vente de l’œuvre Parcelle/Réseau en son propre code constitue une sorte de rite de passage qui illustre la reconversion généralisée du matériel en l’immatériel à laquelle on assiste de plus en plus à l’heure actuelle. 
  • Enfin selon certaines rumeurs (qui restent entièrement à vérifier) cette vente aux enchères aurait fait l’objet, avant sa conclusion, d’une entente entre le vendeur, l’acquéreur et l’artiste. Le montant de $69,3 millions aurait été fixé au préalable dans les coulisses avec un partage des frais entre les différentes parties. La vente aurait été tout simplement un simulacre, afin de créer un buzz servant à dynamiser la valeur des crypto-monnaies permettant d’en généraliser les usages avec leur utilisation désormais dans les ventes de haut niveau. Il est évident en même temps que c’était une formidable opération de marketing pour Christie’s. Quant à l’artiste ce n’est certes pas lui qui aurait à se plaindre de l’effet promotionnel ainsi obtenu sur son nom.

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English

Fred Forest's controversy with Metakovan and Christie's over Beeple's $69.3 million NFT who claimed, perhaps a bit too prematurely and certainly for lack of information, that this work on Everydays -The first 5000 Days by Beeple was a unique piece, representing the first NFT in Art History sold by a major auction house. This claim is disputed by artist and theorist, Fred Forest, who provides evidence below.

He urges them to retract this statement and to acknowledge their error without delay. Counting on their good faith, he considers that if they did not do it spontaneously, they would expose themselves to a damaging discredit for their reputation.

Here on https://NFT-Archeology.org you will find all the evidence of the anteriority of Fred Forest's work of 25 years on Everydays - The first 5000 Days of Beeple

Below, Fred Forest's NFT- Archeology visible on OpenSea which is not for sale by auction but by mutual agreement.

Indeed, this French artist, Fred Forest, on October 16, 1996 had put on sale online at the Hôtel des Ventes Drouot in Paris a digital work (without palpable physical existence, but visualized at the time of the sale on a cathodic screen) of which the happy bidders-buyers took possession in the form of a code which was given to them in person by the auctioneer in a closed envelope bearing the stamp and signature of his office. This code gave them access on the Internet to the work of which he had just finalized the acquisition.  So today it is at least 25 years ago. His work did not yet bear the name of NFT, of course, but was nonetheless a... before its time! The blockchain had not yet been invented by Satoshi Nakamoto to make this code inviolable, but it does not remain about it less than Fred Forest, artist of genius and pioneer besides in various domains of the art, was the author of this unpublished process which consisted in associating narrowly, in a way, at the time of its sale, the digital work to its code... to the point that for the first time in a sale of art the representation of the work took the step and stole the star to the work itself authentically recognized as such.  The staging conceived by Forest for the circumstance consisting in making of the code in question the object that was really proposed and bought, while the work excentered on the side and its pixelized reflection could only appear as accessories to what was the essential. In other words in this sale of October 16, 1996 under the hammer of Binoche, Forest put on sale a code! It was the first time that such a substitution was made in a room of international Sales devolved to the works of art...

What the auctioneer, Jean-Claude Binoche, is handing out to the buyers as a purchase is the sesame (the encrypted link of the work) contained in this envelope, which will give them access on the Internet to their visualized digital copy, which they will then be able to contemplate at home, or on the move from any other point on the globe, in the same way as any physical work hanging in their living room... Just as the blockchain also allows the author of an NFT, its owner, or whoever holds it, a kind of codification (private key) by its registration which makes it inviolable as regards its nature, its forms, its contents, as well as the identity of the one who proceeded to its registration, or of the one who became its owner after a purchase transaction

It is this premonitory protocol created by the artist, Fred Forest, who anticipated on the History of the art and the technology of the blockchain, by associating a code to his digitalized object (in the circumstance a digital work of art) to the point of making it represent by him, instead of the work in question in a transaction in auction room. It is necessary to understand in the logic of our reasoning that under different forms the work and its data-processing coding are here well closely related and in our case: are one and the same thing! Only the form differs from it. Forest, the time of this sale substituted one to the other for the first time in the course of the ritual of a public auction in a prestigious international auction house. This did not fail to make an event and the world for the media craze aroused, which had not been alien to the intentions and prognoses of an artist, often named the Media Man No. 1.   Today, thanks to the invention of the blockchain, for any work that meets its criteria, its intrinsic existence is inviolable and unfalsifiable for any counterfeiter, from the moment it has been the subject of a computerized registration coded on one of the many specialized platforms available today.

What makes today, thanks to the invention occurred in the meantime of the blockchain, for any work answering to its criteria, its intrinsic existence inviolable and infalsifiable for any forger, from the moment when it was the object of a coded computer recording on one of the numerous specialized platforms put today at the disposal of the public.

Finally  Fred Forest points out to Metakovan that it is already 25 years that a time, which is neither compressible nor extensible, has passed since his sale of Parcelle/Reseau at Drouot... And that he made time, him also, Forest, his business, and that for 24 years, with among others "I stop the time" a numerical work that he created in 1997, that is to say when we were still in the XXth...;-) (1997) https://urlz.fr/gk7N

And this does not diminish the great talent of Beeple, which you are right to support with millions. But you should also know that the collection of NFT that you have the ambition to create, amputated of the emblematic https://NFT-Archeology.org

which founds its origins and gives it meaning, would lose with the absence of this indispensable piece the essential of its value.

Not to mention that its acquisition by one of your potential competitors, nourished by the same ambitions as you for art, could be a fatal blow, while some of your challengers, also rich to the tune of billions in search of an image, are already lurking in the shadows, barely concealed, for fruitful investments... Notably as Justin Sun who has just announced these pharaonic projects...

In the expectation and as soon as possible of the correction of your error committed in company of the Christie's auction house for having proclaimed in an inaccurate way and without nuance, that Everydays -The first 5000 Days, was the first unique digital work, sold by an international auction house in the form of NFT without making mention of Parcel/Network alias of NFT-Archeology.

I remind you :

1- That on October 16, 1996 at the Drouot International Auction House (the oldest auction house in the world), room N° 9, under the gavel of Master Jean Claude Binoche, the online digital work Parcelle/Reseau by the artist Fred Forest was sold.

2- For the first time in the world according to our knowledge, the procedure of the sale at the artist's initiative was innovative in that it was the digital code (the key), that is to say the link giving access to the work placed in an envelope, which turned out to be the object materializing the sale, and which will be given to the two associated purchasers, in exchange for the payment of 58,000 francs, that is to say, 65,000 francs with expenses, paid on the spot by check. (A derisory sum at the time, I agree, where appetites have been whetted somewhat...)

3- Today, 25 years later, the computer invention of the blockchain also dematerializes the sale of works that have been registered on its lines of code, but also makes their registered code tamper-proof, guaranteeing the authenticity of the deposit without recourse to a trusted third party.

4- It is necessary to know that 4 years later Parcelle/Reseau following a bankruptcy of its owners was definitively lost, seized and taken away with the computer and the furniture of the company n@rt by bailiffs... to finish in the scrapyard. Forest who had preciously kept an artist's copy of it, has very slightly modified its digital file today, and put it on sale on OpenSea as authorized by the copyright. His code is now inviolable, certainly registered in the blockchain on OpenSea under a new code name NFT-Archeology, while his digital identity has remained perfectly identical to what it was in 1996 under the hammer of Master Jean-Claude Binoche and in the form of the link that gave access to the Internet.

5- As in Greek mythology, Parcelle/Digital and emblematic network is reborn from its ashes and becomes again the emblematic https://NFT-Archeology.org that it has always been.

6- The premonitory substitution by Forest at the time of its sale of the work Parcel/Network in its own code constitutes a kind of rite of passage that illustrates the generalized reconversion of the material in the immaterial to which we witness more and more at the present time.

7- The work of Beeeple Everydays -The first 5000 Days, is at most the second work that is the object of a sale of this kind, the first one having been Parcelle/Réseau, I beg you to acknowledge it.

English version: click here

La triple signification du NFT-archeology.com by Michael F. Leruth

Pourquoi l'archéologie NFT de Fred Forest est-elle importante ? D'abord pour des raisons historiques. Quand les 5000 premiers jours de Beeple-The First 5000 Days de Beeple a été vendu pour 69,3 millions de dollars lors d'une vente aux enchères en ligne par Christie's en mars 2021, cela a été traité comme un événement historique. Christie's a présenté Everydays comme "une œuvre unique dans l'histoire de l'art numérique" (alors que le critique d'art du Washington Post Sebastian Smee l'a qualifiée de façon moins charitable de " un exemple de plus de la pensée de groupe des grands patrons").

Plus révélateur encore, elle a atteint le troisième prix d'enchères le plus élevé pour une œuvre d'un artiste vivant (après Jeff Koons et David Hockney) et a déclenché une frénésie médiatique autour du potentiel lucratif des œuvres numériques vendues sous forme de jetons non fongibles, ou NFT. Cependant, comme c'est souvent le cas avec les arguments de vente hyperboliques du marché de l'art qui parlent en termes élogieux d'œuvres historiques et qui changent la donne, ce que l'on essaie de faire passer pour du jamais vu dans l'histoire de l'art a une histoire plus longue et plus compliquée (et négligée ?). Avant Everydays, il y avait eu l'impression numérique Superdream Mutation (1993) de Peter Halley, la première œuvre entièrement numérique à être vendue en tant que telle (par Wolfgang Staehle sur le site web de THE THING en 1993). Il y avait aussi The World's First Collaborative Sentence de Douglas Davis (lancée en 1994), considérée par beaucoup comme le premier véritable exemple de net.art, acquise à titre privé puis donnée au Whitney Museum en 1995. Et il y a eu Parcelle/Réseau (1996) de Fred Forest, qui a la particularité d'être la première œuvre d'art numérique exclusivement basée sur le web à être vendue lors d'une vente aux enchères publique qui était également diffusée en direct sur Internet (16 octobre 1996). Comme Davis, Forest fait partie de la "génération pionnière" de l'art des nouveaux médias et des (télé)communications. Il a réalisé des œuvres prémonitoires et provocatrices en utilisant pratiquement tous les nouveaux médias de masse qui ont marqué notre époque (souvent dans des combinaisons étonnamment originales) : journaux, vidéo (en 1967, il a été l'un des premiers en Europe à travailler avec un Sony Portapak), téléphones, répondeurs, radio, télévision, télex, fax, tableaux d'affichage LED, Internet, etc.

L'art médiatique et l'activisme de Forest sont caractérisés par deux qualités qui ont été affinées par son association fondatrice avec l'art sociologique dans les années 1970 et l'esthétique de la communication dans les années 1980 et au début des années 1990 : un modus operandi ludique et transgressif qui s'apparente à la pratique du détournement des Situationnistes (Forest est un pirate des médias dans l'âme) et le fait que l'objectif principal de sa pratique artistique n'est pas la création d'objets visuels destinés à l'affichage public ou à la consommation privée (de tels objets sont au mieux des sous-produits secondaires), mais "l'orchestration d'événements trans-médiatiques " dans l'espace public d'une manière largement participative (c'est-à-dire avec une participation active des citoyens).  D'une nature publique largement participative (c'est-à-dire "relationnelle") avec un socio critique.

Dans le contexte de l'ensemble de l'œuvre visionnaire de Forest, qui lui confère également sa signification historique, NFT-archeology n'est pas simplement une œuvre d'art numérique.

Cette perturbation est au cœur de la pratique artistique sociologique de Forest depuis plus de quarante ans. Après tout, c'est l'artiste qui a créé Vidéo Portrait of a Collector in Real Time en 1974 : une œuvre qui consistait à enregistrer sur une vidéo vierge sa propre vente aux enchères en cours... avec la stipulation contractuelle supplémentaire que l'acheteur devait se faire filmer par Forest, sur la même cassette, en train de consommer trois repas. C'est aussi l'artiste qui, en 1977, a tenté de vendre des "mètres carrés artistiques" (minuscules parcelles de terrain non exploitées dans la campagne française) comme nouveau type d'investissement immobilier, jusqu'à ce que la police et le syndicat des notaires l'en empêchent. Il s'agit de l'activiste et de l'épine dans le pied de l'establishment artistique français qui a poursuivi le Musée national d'art moderne du Centre Pompidou pour le manque de transparence de son processus d'acquisition. D'où le prix symbolique de 69,3 millions de dollars + 1 dollar. Forest veut que nous nous demandions comment une œuvre comme Everydays en est venue à "valoir" 69,3 millions de dollars (alors que la pandémie de Covid-19 et la crise économique qui l'accompagne ont laissé des millions de personnes sans emploi et qui ont du mal à joindre les deux bouts, tandis que la valeur nette des cyber-milliardaires du monde a explosé).

Il veut que nous nous interrogions sur le rôle que jouent le marché, l'écosystème/chambre d'écho des médias et de la publicité, et le pouvoir institutionnel dans la détermination de la valeur d'une œuvre d'art. Il veut que nous nous interrogions sur ce que l'art vaut pour la société, à part le fait d'être une marchandise, un élément décoratif ou un moyen élégant de blanchir de l'argent et des réputations pour des mécènes super riches. Personnellement, j'espère que Fred obtiendra un prix fantastique pour NFT-Archeology. Il mérite une pause. Il mérite aussi des vacances (il travaille trop dur pour un homme de son âge bientôt 90 ans !). C'est pourquoi j'estime que NFT-Archéologie vaut 69,3 millions de dollars + 1 dollar + un mètre carré à l'ombre d'un palmier marocain (une des offres scellées reçues pour la deuxième phase de l'aventure du mètre carré artistique). Enfin et surtout, NFT-Archeology est important parce qu'il offre l'occasion à l'acheteur et à tous ceux qui participent à cette opération de manière réfléchie de passer du temps dans l'un des espaces utopiques les plus originaux et les plus importants à avoir pris forme dans tout l'art contemporain : le Territoire du mètre carré de Fred Forest. La forme rectangulaire noire qui figure en bonne place dans NFT-Archeology est le signe révélateur. Il ne s'agit pas seulement d'une référence, mais d'une sorte de portail vers Le Territoire, qui trouve ses origines dans 150 cm 2 de papier journal l'espace vide pour la participation publique, la libre expression et la communication dialogique que Forest a inséré dans les pages du Monde en 1972. Une œuvre révolutionnaire qui a incité Vilém Flusser à le qualifier d'"artiste qui fait des trous dans les médias" et Pierre Restany à le considérer comme le digne successeur d'Yves Klein en tant que "piqueur " artistique du vide. Parmi les autres manifestations précoces de la signature du Territoire et de son motif utopique constitutif, on peut citer les "panneaux de protestation politique" vierges du régime militaire en place portés dans les rues de Sao Paulo pour la XIIème Biennale où il a reçu en 1993 le Prix de la communication.

Rétrospectivement, la plupart de la production artistique de Forest peut être considérée comme faisant partie du Territoire : une série improbable de "zones autonomes temporaires" (Hakim Bey) et d'espaces liminaires (Victor Turner) dotés de médias.

"zones autonomes temporaires " (Hakim Bey) et d'espaces liminaux (Victor Turner) où les gens peuvent - pour un court instant - jouer, interagir, s'exprimer, penser et rejeter le statu quo plus librement qu'il n'est possible dans leur vie quotidienne enrégimentée. L'archéologie NFT prend maintenant sa place parmi eux. Nous verrons à quel point elle se rapproche de son prix de 69,3 millions de dollars + 1 dollar. Néanmoins, en s'associant à l'œuvre utopique et unique de Fred Forest, NFT-Archeology.com  est bien finalement hors de prix !

Michael F. Leruth ©
College of William & Mary (Virginia, USA)
Author of
Fred Forest’s Utopia: Media Art and Activism (MIT Press)

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The Triple Significance of NFT Archeology
By Michael Leruth

Why does Fred Forest’s NFT―Archeology matter? It matters first for historical reasons. When Beeple’s Everydays―The First 5000 Days was sold for $69.3 million at an online auction by Christie’s in March of this year it was treated as a historic event. Christie’s hyped Everydays as “a unique work in the history of digital art” (whereas Washington Post art critic Sebastian Smee rather less charitably called it “one more riotous example of high-roller groupthink”). More tellingly, it fetched the third highest auction price for a work by a living artist (after Jeff Koons and David Hockney) and set off a media frenzy around the money-making potential of digital works sold in the form of non-fungible tokens, or NFTs. However, as is often the case with hyperbolic art market sales pitches that speak in glowing terms of historic and game-changing works, what one is trying to pass off as unprecedented in the history of art has a longer and more complicated (and neglected?) backstory. Before Everydays, there was Peter Halley’s digital print Superdream Mutation (1993), the first entirely digital work to be sold as such (by Wolfgang Staehle on the website of THE THING in 1993). There was also Douglas Davis’s The World’s First Collaborative Sentence (launched in 1994), considered by many the first true example of net.art, privately acquired and subsequently donated to the Whitney Museum in 1995. And there was Fred Forest’s Parcelle/Réseau (1996), which has the distinction of being the first exclusively web-based work of digital art to be sold at an in-person public auction that was also carried live on the internet (16 October 1996). Like Davis, Forest is a member of the “pioneer generation” of new media and (tele)communications art. He has made prescient and provocative works using virtually every new and mass medium that has marked our age (often in strikingly original combinations): newspapers, video (in 1967, he was among the first in Europe to work with a Sony Portapak), telephones, answering machines, radio, television, telex, fax, LED message boards, internet, etc. Forest’s media art and activism are characterized by two qualities that were honed through his foundational association with Sociological Art in 1970s and early 90s: a ludic and transgressive
modus operandi that is similar in spirit to the Situationists’ practice of détournement (Forest is a media pirate/hijacker at heart) and the fact that the main aim of his artistic practice is not the creation of visual objects for public display or private consumption (such objects are at best its secondary byproducts), but the orchestration of “trans-media events” in public space of a broadly participatory (i.e., “relational”) and socio-critical nature. In the context of Forest’s visionary body of work, which also gives it its art historical significance, NFT-Archeology is not just a work of digital art that someone may buy in the form of an NFT. Strictly speaking, it is not even a purely individual creation of Fred Forest. It is a social sculpture à la Beuys that all of us have a hand in making: the press covering the event, the critics who may argue about its (in)significance, the host institution which has lent its space and prestige to the operation, the technicians and collaborators involved in different aspects of its production and promotion, everyone curious enough about it to visit the project website or attend the auction, the competing bidders engaged in a ritualized performance, the buyer who will become its titular custodian, etc. As a trans-media event, NFT—Archeology is the reenactment of the original Parcelle/Réseau (a more fitting name for it might have been Parcelle/Réseau 2.0). It is the latter’s commemoration. As such, it is not just a ceremonial act of remembrance or official consecration, but an opportunity to reflect critically on the object of commemoration and what the part of the past that this object represents means in terms of the present. In this case, the past in question includes what digital and online art used to mean for pioneers like Fred Forest, might have been, failed to be, is at its margins, and may become in the wake of the NFT bubble.
It is one more idealistic attempt by Forest to make the art of the cyberspace age live up to the promise which Pierre Lévy―one of a long list of philosophers and critical thinkers who have admired Forest’s work―expressed in the following terms in Collective Intelligence: Mankind’s Emerging World in Cyberspace: “The collective imaginary is born in taking the time to invent the
ceremony that is its own inauguration.”
While the aesthetic merits and cultural significance of Beeple’s Everydays are still debatable, there is no denying that it is a historically significant work by virtue of its unprecedented sale
price and reliance on the same blockchain data technology that is used by cryptocurrency traders. In other words, it is significant in terms of the history of late capitalism and the art market. In contrast, Forest’s NFT-Archeology seeks a different type of significance through its sale at auction. Make no mistake, Fred Forest, who has never earned a living from the sale of his art (he was a postal worker in his younger days and is now a retired university professor), wants to fetch a good price for a work that he believes has great value. However, for him, this operation is also something of an anti-auction: an inveterate dissident’s attempt to question the fundamental operational premises of business as usual in the art market. Such disruption has been a central thrust of Forest’s sociological artistic practice for over forty years. After all, this is the artist who created Video Portrait of a Collector in Real Time in 1974: a work that consisted of the videotaping of its own auction in progress ... with the additional contractual stipulation that the purchaser have himself filmed by Forest, on the same tape, consuming three meals. This is also the artist who famously attempted to sell “artistic square meters” of land (miniscule plots of undeveloped land in the French countryside) as a new type of real estate investment venture in 1977―until the police and syndicate of notaries prevented him from doing so. This is the activist and thorn in the side of the French art establishment who sued the Centre Pompidou’s National Museum of Modern Art over the lack of transparency in its acquisitions process. Hence, the symbolic asking price of $69.3 million + $1. Forest wants us to question how a work like Everydays came to be “worth” $69.3 million (as the Covid-19 pandemic and associated economic crisis have left millions unemployed and struggling to make ends meet, while the net worth of the world’s cyber-billionaires has skyrocketed). He wants us to question the role that the marketplace, the media and publicity ecosystem/echo chamber, and institutional power play in what any work of art is deemed to be worth. He wants us to question what art is worth to society aside from being a commodity, a decorative nicety, or an and the Aesthetics of Communication in 1980s and early 90s: a elegant means of money laundering money and reputations for super-rich patrons. Personally, I hope Fred gets a fantastic price for NFT-Archeology. He deserves a break. He also deserves a vacation (he works too hard for a man of his age). That is why I assess NFT-Archeology to be worth $69.3 million + $1 + one square meter in the shade of a Moroccan palm tree (one of the sealed bids received for the second phase of The Artistic Square Meter venture).
Last but not least, NFT-Archeology matters because it offers an opportunity for both the purchaser and everyone else who participates in this operation in some thoughtful fashion to
spend time in one of the most original and important utopian spaces to have taken shape in allof contemporary art: Fred Forest’s Territory of the Square Meter. The black rectangular shape
 featured prominently in NFT―Archeology is the telltale sign. It isnot just a reference, but a sort of portal to Le Territoire, which has its origins in 150 cm2 of Newspaper: the blank space for public participation, free expression, and dialogical communication that Forest inserted in the pages of Le Monde in 1972—a breakthrough work that prompted Vilém Flusser to call him the “artist who pokes holes in media,” and Pierre Restany to consider him a worthy successor to Yves Klein as an artistic plier of the void. Other early manifestations of the Territory’s signature and constitutive utopian motif include blank “protest signs” carried in the streets of São Paulo (1973) and the previously mentioned artistic square meters of land for sale (1977). Its canonical physical embodiment is located in Anserville (Oise), where Forest owns a property which he declared a free an independent state in 1980—where a section of the gardens was subdivided into tiny allotments to which prospective “citizens” of the Territory could purchase lifetime subscriptions. Its later iterations range from the temporary center of the world set up in a shrine-like installation at Espace Pierre Cardin (1999) and a square meter of cyberspace on the floor near the checkout lanes of a supermarket in suburban Paris (2001), to the virtual stage for a tongue-in-cheek Traders’ Ball (2010) held in a Second Life version of Occupy Wall Street and an updated version of Plato’s cave (Ebb and Flow: The Internet Cave, Albi, 2011). In retrospect, most of  most of Forest’s artistic production may be seen as part of The Territory: an improbable series of media-endowed “Temporary Autonomous Zones” (Hakim Bey) and liminal spaces (Victor Turner) where people may―for a short while―play, interact, express themselves, think, and reject the status quo more freely than is possible in their regimented everyday lives. NFT—Archeology now takes its place among them. We shall see how close it gets to its $69.3 million + $1 asking price. Nonetheless, through its association with Fred Forest’s unique utopian body of work, NFT—Archeology is ultimately hors prix.

Michael F. Leruth
College of William & Mary (Virginia, USA)
Author of Fred Forest’s Utopia: Media Art and Activism (MIT Press, 2017)
https://mitpress.mit.edu/books/fred-forests-utopia

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PRESSE

Biographie longue de Fred Forest

Fred Forest a une place à part dans l’art contemporain. Tant par sa personnalité que par ses pratiques de pionnier qui jalonnent son œuvre. Il est principalement connu aujourd’hui pour avoir pratiqué un à un la plupart des médias de communication qui sont apparus depuis une cinquantaine d’années. Il est co-fondateur de trois mouvements artistiques : ceux de l’art sociologique, de l’esthétique de la communication et d’une éthique dans l’art.

Il a représenté la France à la XIIème Biennale de São Paulo (Prix de la communication) en 1973, à la 37ème Biennale de Venise en 1976 et à la Documenta 6 de Kassel en 1977.

EXPOSITION AU CENTRE POMPIDOU DU 24 JANVIER AU 14 OCTOBRE 2024

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