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2008

ARTMEDIA X

Le projet ARTMEDIA, qui a débuté il y a 25 ans avec le manifeste de l'Esthétique de la communication, va clôturer son cycle de travaux, avec sa dixième édition, sous la direction de Mario Costa et de Fred Forest.

Communication 

ARTMEDIA X
2002

ARTMEDIA X

English presentation

2002 et 2008 Les colloques ARTMEDIA VIII et ARTMEDIA X organisés à Paris

CFCE, BNF et INHA
PAR MARIO COSTA ET FRED FOREST

Le projet ARTMEDIA, qui a débuté il y a 25 ans avec le manifeste de l'Esthétique de la communication, va clôturer son cycle de travaux, avec sa dixième édition, sous la direction de Mario Costa et de Fred Forest. Avec la participation pratique d’Annick Bureud. Ce colloque international se déroule à Paris dans le vendredi 12 décembre à la BNF, site Mauriac, et le samedi 13 décembre 2008 à l'auditorium de l'INHA. Le site web du colloque ainsi que la publication en ligne des actes sont réalisés par Leonardo/Olats. Les actes papiers sont publiés par l'INA avec l 'Harmattan. Les enregistrements vidéo des interventions sont confiées en dépôt à la disposition des chercheurs par la BNF et par l'INA.

Cette manifestation bénéficie du soutien scientifique, en tant qu'Institutions partenaires du CFCE, de la Bibliothèque Nationale de France (BNF) et de l’Institut National de l’Histoire de l’Art (INHA). 

Le thème choisi par Fred Forest en relation étroite avec sa pratique est un thème particulièrement actuel puisque son propos est d'aborder et de traiter du problème que peuvent entretenir l'esthétique et l'éthique dans nos sociétés en mutation notamment face aux développements technologiques

[INTRODUCTION]

Éthique, esthétique, communication technologique ou le destin du sens

Nous avons fait appel à des spécialistes de différentes disciplines, pour réfléchir dans le cadre d'un colloque non structuré en thèmes et sous-thèmes pour donner à chacun la liberté de pouvoir choisir son point d'ancrage et de pertinence. Il est à noter que ce thème recoupe des problèmes qui ont inspiré de différentes façons, le projet d’Artmedia depuis ses origines, Il s'avère, en effet, à travers ses neuf éditions précédentes que les questions abordées recoupent inévitablement les rapports entre éthique et esthétique. Ces interrogations et cette réflexion sont encore en suspens, sans avoir été épuisées. En tout état de cause, nous voudrions pouvoir clôturer notre réflexion autour d'une problématique qui s'impose encore aujourd'hui de façon drastique et, plus encore, pour les années prochaines, pour ce qui concerne le devenir de l'art dans nos sociétés.

« À supposer que nous ayons déjà l’art, d’où donc avons-nous les preuves de son influence ? les preuves tangibles d'une quelconque influence de sa part ? », avait déjà mis en questionnement Nietzsche en 1878 (Humain, trop humain, I, 22). Gabo, l’un des artistes les plus attentifs à la modernité, se demandait, à son tour, plus de quarante ans plus tard : « Comment l’Art contribue-t-il à l’époque actuelle à l’histoire de l’homme ? » (Manifeste du Réalisme, 1920). Plus récemment, une polémique se développait en France autour des années 1999, mettant en question l'art contemporain. Une polémique ayant pour intérêt et pour mérite de remettre à l'ordre du jour des questionnements renvoyant aux mêmes interrogations.  Mais avant d'aller à la recherche des preuves supposées de l ' « influences » de l’art, il est nécessaire de se poser abruptement une autre question aussi radicale : 

Qu’en est-t-il de l’art aujourd'hui dans notre monde ? 

Une question de cet ordre a été posée à plusieurs reprises pour l’art moderne (Ortega, Berdjaev, Sedlmayr, Thode, Bloch, Ellul…) et continue d'être posée encore plus aujourd’hui pour ce qui est de l’art contemporain (Baudrillard, Virilio, Clair, Hartford…, et encore, tout récemment, par Michel Gauthier, dans Fresh Théorie, II, 2006 et Elisabeth Wetterwald dans 20/27, n.1, 2007, qui ont été jusqu'à parler de « vacuité », de « solitude » d ' « absence », de « rien », et de « nullité »… ).

En effet, vis-à-vis des quelques millions d’artistes qui peuplent actuellement le paysage de l’art contemporain dans le monde, qu'en est-il au juste du rôle "quasi-pathologique" joué par le marché, et par tout le "système de l’art" , quand des propositions théoriques nous invitent à repenser l’histoire de l’art et son déroulement (Belting, Danto…) ? Qu'en est-il des bouleversements constitués par l'existence des nouvelles technologies et des artistes qui travaillent avec elles ? Qu'en est-il de la quantité démesurée d’argent public que les Etats brassent pour l’art contemporain en toute incertitude sur la valeur présente et future des œuvres ? Devons-nous continuer simplement à nous demander avec Gabo, comment contribue l’art, sous le nom d’« art contemporain », à l’époque actuelle de notre histoire ? Qu’en est-il de l’éthique sociale dans les productions de l’art contemporain, des productions avec qui un "système de l’art" toujours plus cynique occupe, entre autres, des lieux publics grâce à de l’argent public ? Et, d’autre part, au moment où le cynisme et l’affairisme dénaturent et rendent "obsolète" l’idée que nous avons de la démocratie, quelle possibilité les pratiques artistiques ont elles, encore, de redonner vie et sens à l’espace public ? 

Est-il vrai, par ailleurs, que les produits et les pratiques liées aux technologies actuelles de la communication sont en mesure d’ouvrir des territoires possibles de régénération ? Les tensions éthiques/esthétiques doivent-elles se résoudre néanmoins, comme semblent suggérer nombre des produits et des pratiques liées au réseau, à la seule équation de la communication ?  

Les artistes d'aujourd'hui ont-ils encore la possibilité d’exercer cette capacité de "symbolisation", retenue depuis toujours comme une des fonctions spécifiques de l’art ? 

Pour tout dire, qu’en est-il, et qu’en sera-t-il, du sens dans notre monde ?

Le moment est donc venu d'approfondir sur ce sujet la réflexion, et de nous poser des questions, qui sont à la fois d'ordre esthétique, éthique, pragmatique et philosophique.

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Avec cette dernière Édition, Édition de sa clôture, en décembre 2008, Artmedia, 25 années après sa fondation (mai 1985), entend confirmer par la qualité et le prestige de ses éditions successives, au cours de toutes ces années, et par le nombre des participations internationales, qu'elle s'impose historiquement comme le premier et le plus important projet scientifique dédié aux rapports techno-science/philosophie/esthétique :

  • Artmedia est déjà connue (reconnue) au niveau international, en tant que production liée à l’Université de Salerne, par de nombreuses Institutions étrangères qui l’ont soutenu dans le monde entier, tout au long de ces vingt dernières années ;
  • la précédente Édition parisienne d’Artmedia (la VIII, fin novembre 2002) s’est déroulée dans des endroits de prestige (Centre National du Commerce Extérieure et Ecole Normale Supérieure) et avec le parrainage d’un grand nombre d’Institutions internationales  (www.olats.org/projetpart/artmedia/2002/mono_index.php) . Elle s’est réalisée avec la participation d’une cinquantaine d’artistes et de théoriciens, venus du monde entier, et a reçu un large écho dans les médias (la Revue « Art Press » a publié sous forme d'un numéro spécial, les textes de présentation, « Ligeia », une autre Revue Française, émanation du CNRS, distribuée à l'international, a publié ses Actes);
  • un grand nombre d’articles est paru dans la presse française dont OPUS et italienne, la bibliographie on line est riche et multilingue, l'enregistrement vidéo complet de toute la manifestation fait désormais partie des archives de l’INA (Institut National de l'Audiovisuel) et se trouve actuellement mise à  disposition des chercheurs, des spécialistes et des étudiants à la BNF.

Enfin, l’écho attendu de cette nouvelle édition d’Artmedia X, courant décembre 2008, tant par le thème choisi et son actualité, que par la qualité et la personnalité des chercheurs scientifiques qui y participeront est, à coup sûr, assuré du succès. Un succès et une estime particulière que la communauté intellectuelle universitaire internationale ne manquera pas de saluer. Cette contribution à la pensée avec son accompagnement scientifique interviendra dans un moment exceptionnel de visibilité à l'échelle européenne, pour rejaillir sur l'image de toutes les Institutions organisatrices qui y auront contribué

Pour Mémoire

Nous rappelons que simultanément à Artmedia, Fred Forest, Professeur titulaire de l'Ecole Supérieure Nationale de Cergy et Docteur d'Etat de la Sorbonne, Professeur de l'Université de Nice Sophia-Antipolis, a organisé en France, entre 1985 et 1994, une cinquantaine de Séminaires sur les arts technologiques et de la communication, les usages de l'Internet, l'Esthétique de la communication, dans le cadre de l'Université Paris 1 Sorbonne, l'Université de Paris VIII, l'Université de Nice et le MAMAC (Musée d'art Moderne et d'Art Contemporain de Nice)

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2008 ARTMEDIA X

« À supposer que nous ayons déjà l’art, d’où donc avons-nous les preuves de son influence ? les preuves tangibles d'une quelconque influence de sa part ? », avait déjà mis en questionnement Nietzsche en 1878 (Humain, trop humain, I, 22). Gabo, l’un des artistes les plus attentifs à la modernité, se demandait, à son tour, plus de quarante ans plus tard : « Comment l’Art contribue-t-il à l’époque actuelle à l’histoire de l’homme ? » (Manifeste du Réalisme, 1920). Plus récemment, une polémique se développait en France autour des années 1999, mettant en question l'art contemporain. Une polémique ayant pour intérêt et pour mérite de remettre à l'ordre du jour des questionnements renvoyant aux mêmes interrogations. Mais avant d'aller à la recherche des preuves supposées de l '« influences » de l’art, il est nécessaire de se poser abruptement une autre question aussi radicale :

Qu’en est-t-il de l’art aujourd'hui dans notre monde ? 

À l’instar de Michel Onfray, je revendique depuis toujours pour l'artiste, un statut original qui lui reconnaît une praxis spécifique qui le confronte à la réalité du moment. Un mode de faire qui le mette en position d'exercer, lui aussi, une philosophie en actes, c'est-à-dire de devenir un opérateur et un expérimentateur esthético-éthique du réel (2). Le mouvement de l'art sociologique que nous avons créé en 1974 avec le collectif d'art sociologique, comme le groupe international de l'esthétique de la communication constitué avec Mario Costa en 1983, répondaient à ces critères.

Certains intervenants de ce colloque ne manqueront pas d'aborder l'impérieuse question que soulève dans notre époque les rapports des développements technologiques avec ceux du devenir de l'esthétique (production d'objets symboliques) et de l'éthique (morale sociale). Je vais me consacrer pour ma part à dresser un état des lieux, ici et maintenant, dans l'observation et l'analyse critiques des fonctionnements du système de l'art contemporain dans ses rapports entre éthique et esthétique, puis je donnerai, à mon sens, la seule ligne d'action possible pour l'artiste, aujourd'hui, dans la société telle qu'elle se présente.

Je serai d'autant plus motivé à le faire que ce système de l'art contemporain, depuis une trentaine d'année, prospère et tourne à plein rendement sans qu'il nous ait été donné de remarquer, en son sein, même, beaucoup de philosophes, de critiques d'art, ou de penseurs qui le mettent en perspective, critique pour en dénoncer les errements éthiques, sa " légèreté" esthétique et, finalement, l'aliénation sociale qu'il incarne pour la plus grande partie de sa production. À bien y regarder, l'artiste ne serait-il donc qu'un amuseur public (Ben), un décorateur conceptuel, (Buren (3), un artiste imposé par l'establishment, à la fois à son service et servi par lui (Sophie Calle). Comme s'il était admis, en s’appuyant sur l’histoire de l’art, une fois pour toute, que l'artiste ne pouvait exister que dans des rôles, pré-formatés, sans jamais pouvoir échapper à cette condition. Je suis de ceux qui pensent, au contraire, que la société en mutation va donner aux artistes l'opportunité d'acquérir un vrai statut qui va leur permettre, d'assumer dans nos sociétés une responsabilité et un rôle majeur.

Ce colloque tombe à point nommé, car on constate depuis peu, après une hégémonie sans partage, durant des décennies, de l’art contemporain, des lignes de failles et des doutes, qui semblent désormais affecter son système. Nous ne nous étendrons pas sur la remise en cause dont il a été l'objet en France dans les années 90 (4) qui n'a été, en fait, qu'un épiphénomène. Les défenseurs de l'orthodoxie formelle de la tradition qui s'y sont retrouvés, comme Jean-Philippe Domecq, Jean Clair, Marc Fumaroli, n'apparaissant souvent, à tort ou à raison, que comme des nostalgiques de formes révolues appartenant au passé. En effet, ne sont jamais prises en compte chez eux, dans un discours sans nuance, les mutations idéologiques, sociales et techniques qui affectent nos sociétés, et en renouvellent, de fait, l'imaginaire, les formes artistiques et symboliques. Sans jamais, non plus, que leur discours fasse allusion, à un déplacement pourtant significatif de l'esthétique vers l'éthique. Un déplacement que le critique d'art Pierre Restany a souligné très tôt dans ses écrits (5).

Pour de multiples raisons, je suis convaincu que ce colloque fera date. Il va jouer le rôle de catalyseur. Ce sera un moment historique. Il va contribuer par le thème même qu'il s'est choisi, à dégager un nouveau positionnement critique en regard d'un art contemporain, longtemps dominant, mais dont les modèles et le fonctionnement accusent désormais une certaine forme d'obsolescence.

L'artiste en dehors des soutiens du marché et institutionnels peut aussi s'engager dans les formes que permet aujourd'hui la révolution de l'information. S'il a la maîtrise de cette dernière, il a pour lui l'avantage, sur les pouvoirs institués (économiques et politiques), de la rapidité d'exécution, de la faculté de l'imagination pragmatique, du sens des stratégies créatives, de l'entière liberté d'action, sans devoir en référer à un système ou à une hiérarchie quelconque avant de passer à l'action.

Aujourd'hui, et c'est un fait nouveau, les premiers signes d'une lézarde dans le système de l'art contemporain commencent à se faire jour. Ce n'est pas tant une faille esthétique comme les avant-gardes en ont tant pratiqués au cours du siècle dernier, se chassant les unes après les autres, avec des propositions esthétiques qui se voulaient toujours nouvelles et innovantes. Mais plutôt un doute insidieux qui s'installe, enfle et se propage. Un doute qui fait suite à l’arrogance triomphante de l'art contemporain qui, comme une marée irrésistible, a envahi nos musées et nos esprits, des décennies durant. Le marketing de l'art a mis sous influence et au pas dans les écoles d'art des générations successives d'étudiants. Les revues d'art ont cédé à la tentation bien compréhensible de la manne financière pour enrégimenter leurs lecteurs, laissant entendre subtilement que celui qui n'aimait pas l'art contemporain était tout simplement un imbécile, doublé d'un fieffé réactionnaire. L'esthétique s'est trouvée ainsi reléguée à un rang mineur, quand à l'éthique, elle s’est trouvée radicalement gommée. La marchandisation et l'instrumentalisation ont fini par niveler la dimension esthétique et encore plus sa fonction éthique. C'est le marché, l'économie, la finance, la spéculation, le marketing qui non seulement sont devenus le moteur de l'art dit contemporain mais, bien pire encore, son vecteur unique de création. Dans un monde en mutation et en crise, les artistes (les vrais) ne peuvent plus rester enfermés dans un ghetto, où les enjeux esthétiques sont devenus dérisoires et les préoccupations éthiques pratiquement absentes. L'art contemporain : un univers élitaire, clos sur lui-même. Clos à double tour, qui ne fonctionne plus que sur l'équivalence à des valeurs financières. Des valeurs préfabriquées, attribuées, manipulées par les opérateurs influents du marché. Ces opérateurs, qui bénéficient de toute la chaîne des pouvoirs établis, du producteur —l'artiste de base— au sommet de la pyramide, où se consacre, au final, la valeur de l'œuvre, directement en fonction du montant atteint, chez Christie's. Ces opérateurs sont si puissants en France, qu'ils recrutent selon leur bon vouloir à l'occasion, leurs employés aussi bien chez d'ex-ministres de la culture que chez d’ex-Présidents du Centre Georges Pompidou, ou encore, comme rabatteurs utiles, mais de moindre importance, des responsables de Centres culturels publics et de Fonds Régionaux d'Art contemporain. Ces opérateurs qui par leur puissance financière déterminent donc la valeur esthétique des œuvres, selon leur bon vouloir, bénéficiant par ailleurs d'un réseau efficace auprès des personnels des administrations culturelles et des musées publics, ce qui rend de surcroît leur efficacité esthétique redoutable.

C'est dans ce monde sans transparence aucune que naviguent à vue les artistes de l'art contemporain, à la merci de leurs commanditaires. Mais que peuvent-ils donc bien faire d'autre ces malheureux artistes, à la fois victimes et mercenaires de l'art contemporain, souvent bien malgré eux disent-ils ?

La réponse est simple, comme je l'ai moi-même préconisée publiquement à plusieurs reprises, notamment lors du colloque, l'Etat et l’art contemporain(6) devant un aréopage de personnalités, qui ne comptaient pas moins dans leur rang, une dizaine de représentants de l’Etat: les artistes doivent prendre le pouvoir ! 

Tout le système de l'art contemporain repose, s'organise et se structure entièrement et exclusivement sur une idéologie mercantile. Une fois connue (reconnue) cette vérité première sur lequel repose tout le système, il s'agira de le neutraliser en élaborant des stratégies inventives qui auront recours aux ressources que peuvent offrir aujourd'hui les outils du numérique, de l'information, voir de la désinformation.

Le constat qu’on peut faire c’est que dans tous les secteurs des activités humaines, une dominante s’est imposée selon laquelle ce sont les flux économiques qui régissent la vie des individus qui ont été transformés, disons, en citoyens-consommateurs. Mais, en réaction directe à cette tendance, on observe depuis une quinzaine d’années (avec l’avènement de l’Internet) que les communautés culturelles sont à l'initiative de tentatives de mouvements de libération de l'emprise du marché. Le logiciel libre a émergé au milieu des années 1990. Et enfin de nombreux groupements d'artistes ont commencé à créer des organes de réflexion sur les "infrastructures génériques", sur des services publics en open source, sur des démarches de développement ou de « décroissance » collaborative, offrant une alternative au libéralisme sauvage.

Pourquoi les artistes seraient-ils les initiateurs, les contributeurs ou les gardiens de ces nouveaux pouvoirs partagés ? Parce que l'action artistique est à la fois le dernier rempart, et le premier indicateur de la santé démocratique et d’une certaine authenticité. Dans une société où chacun de nos mouvements est surveillé, analysé, décortiqué, l'acte artistique peut encore avoir une valeur hautement symbolique et de liberté.

Le pouvoir des "artistes", celui, de l'esthétique et de l'éthique, peuvent être sans limites si les artistes seulement en prennent conscience. Il est à leur portée de main. Il suffit qu'ils se baissent pour le cueillir et s'en approprier. Vouloir c'est pouvoir. Ils ne le savent pas encore. Demain ils le sauront, déjà, car dans ce monde en crise, ils sont les seuls capables de pouvoir refonder du SENS, là où il n'y en a plus, et redonner au mot POUVOIR tout son sens positif pour changer le monde. Cette nouvelle révolution de l’art à imposer en ce début du XXI, c’est celle qu’appelle tous mes vœux, et que je nomme : l’utopie réaliste.

(1) Le Monde daté du vendredi 11 juillet 2008 p.8. 
(2) Art sociologique vidéo, Fred Forest, UGE 10/18, Paris 1977
(3) L’affirmation de ce dernier nous paraît d’autant plus cocasse venant de sa part quand il nous assène, sans apparemment le moindre soupçon de doute: « L’artiste officiel a sans douter existé, mais n’existe plus. Je ne vois aucun artiste aujourd’hui en France sur le dos duquel on pourrait coller cette étiquette. Qui dit un artiste officiel dit artiste représentant le pouvoir, quel qui soit». Pour un artiste d’un bon niveau intellectuel reconnu, nous prendrons cela chez lui, bien entendu, plus pour du cynisme que de l’inconscience. Ce n’est pas sur la question de l’esthétique que nous le prendrons à défaut, ici, comme on le mettra en cause généralement, mais sur celle de l’éthique, de la dérobade et du refus de s ‘assumer pour ce que l’on est. (Le Monde, « Il n’y a plus d’artistes officiels », interview d’Harry Bellet, Vendredi 25 juillet 2008).
(4) La crise de l'art contemporain, Revue Esprit ,Février 1992, n°2.
(5) "La révolution de la vérité : vers un nouveau critère fondamental du goût", Séminaire public Fred Forest, MAMAC Nice, vendredi 19 mai 1999.
(6) "L’Etat et l’art contemporain", Théâtre du Rond Point, Paris 29 novembre 2007 (Voir Art Absolument n° 22 septembre 2007 et Artension, n°4, "La critique dissidente", Mai-Juin 2007

2002 ARTMEDIA X
2002 ARTMEDIA X

 

de gauche àdroite : Sophie Lavaud, Enseignant-Chercheur, Université Jean Monnet à Saint-Etienne; Dominique Chateau, Professeur Paris I Sobonne;François Soulages, Professeur Paris VIII; Anne Cauquelin, Professeur émérite, Université de Picardie, Directrice de la nouvelle revue d'ETHETIQUE. ( Copyrights Fred Forest)

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Fred Forest a publié une dizaine de livres théoriques

Il est co-fondateur des mouvements de l'art sociologique (1974) et de celui de l'esthétique de la communication avec Mario Costa (1983) Sa contribution au Colloque ARTMEDIA X

Résumé : Entre esthétique et éthique, le Beau et le Vrai, la voie étroite de l'utopie réaliste 

Michel Onfray prône " une philosophie en actes et non pas en chambre, dans la vie quotidienne, et non dans l'amphithéâtre ou la bibliothèque de l'université, donnant une santé nouvelle à une discipline qui dès lors déborde les ghettos dans lesquels elle se trouve confinée par les gardiens du théorétique pur." (1).

À l’instar de Michel Onfray, je revendique depuis toujours pour l'artiste, un statut original qui lui reconnaît une praxis spécifique qui le confronte à la réalité du moment. Un mode de faire qui le mette en position d'exercer, lui aussi, une philosophie en actes, c'est-à-dire de devenir un opérateur et un expérimentateur esthético-éthique du réel (2). Le mouvement de l'art sociologique que nous avons créé en 1974 avec le collectif d'art sociologique, comme le groupe international de l'esthétique de la communication constitué avec Mario Costa en 1983, répondaient à ces critères.

Certains intervenants de ce colloque ne manqueront pas d'aborder l'impérieuse question que soulève dans notre époque les rapports des développements technologiques avec ceux du devenir de l'esthétique (production d'objets symboliques) et de l'éthique (morale sociale). Je vais me consacrer pour ma part à dresser un état des lieux, ici et maintenant, dans l'observation et l'analyse critiques des fonctionnements du système de l'art contemporain dans ses rapports entre éthique et esthétique, puis je donnerai, à mon sens, la seule ligne d'action possible pour l'artiste, aujourd'hui, dans la société telle qu'elle se présente.

Je serai d'autant plus motivé à le faire que ce système de l'art contemporain, depuis une trentaine d'année, prospère et tourne à plein rendement sans qu'il nous ait été donné de remarquer, en son sein, même, beaucoup de philosophes, de critiques d'art, ou de penseurs qui le mettent en perspective, critique pour en dénoncer les errements éthiques, sa " légèreté" esthétique et, finalement, l'aliénation sociale qu'il incarne pour la plus grande partie de sa production. À bien y regarder, l'artiste ne serait-il donc qu'un amuseur public (Ben), un décorateur conceptuel, (Buren (3), un artiste imposé par l'establishment, à la fois à son service et servi par lui (Sophie Calle). Comme s'il était admis, en s’appuyant sur l’histoire de l’art, une fois pour toute, que l'artiste ne pouvait exister que dans des rôles, pré -formatés, sans jamais pouvoir échapper à cette condition. Je suis de ceux qui pensent, au contraire, que la société en mutation va donner aux artistes l'opportunité d'acquérir un vrai statut qui va leur permettre, d'assumer dans nos sociétés une responsabilité et un rôle majeur.

Ce colloque tombe à point nommé, car on constate depuis peu, après une hégémonie sans partage, durant des décennies, de l’art contemporain, des lignes de failles et des doutes, qui semblent désormais affecter son système. Nous ne nous étendrons pas sur la remise en cause dont il a été l'objet en France dans les années 90 (4) qui n'a été, en fait, qu'un épiphénomène. Les défenseurs de l'orthodoxie formelle de la tradition qui s'y sont retrouvés, comme Jean-Philippe Domecq, Jean Clair, Marc Fumaroli, n'apparaissant souvent, à tort ou à raison, que comme des nostalgiques de formes révolues appartenant au passé. En effet, ne sont jamais prises en compte chez eux, dans un discours sans nuance, les mutations idéologiques, sociales et techniques qui affectent nos sociétés, et en renouvellent, de fait, l'imaginaire, les formes artistiques et symboliques. Sans jamais, non plus, que leur discours fasse allusion, à un déplacement pourtant significatif de l'esthétique vers l'éthique. Un déplacement que le critique d'art Pierre Restany a souligné très tôt dans ses écrits (5).

Pour de multiples raisons, je suis convaincu que ce colloque fera date. Il va jouer le rôle de catalyseur. Ce sera un moment historique. Il va contribuer par le thème même qu'il s'est choisi, à dégager un nouveau positionnement critique en regard d'un art contemporain, longtemps dominant, mais dont les modèles et le fonctionnement accusent désormais une certaine forme d'obsolescence.

L'artiste en dehors des soutiens du marché et institutionnels peut aussi s'engager dans les formes que permet aujourd'hui la révolution de l'information. S'il a la maîtrise de cette dernière, il a pour lui l'avantage, sur les pouvoirs institués (économiques et politiques), de la rapidité d'exécution, de la faculté de l'imagination pragmatique, du sens des stratégies créatives, de l'entière liberté d'action, sans devoir en référer à un système ou à une hiérarchie quelconque avant de passer à l'action.

Aujourd'hui, et c'est un fait nouveau, les premiers signes d'une lézarde dans le système de l'art contemporain commencent à se faire jour. Ce n'est pas tant une faille esthétique comme les avant-gardes en ont tant pratiqués au cours du siècle dernier, se chassant les unes après les autres, avec des propositions esthétiques qui se voulaient toujours nouvelles et innovantes. Mais plutôt un doute insidieux qui s'installe, enfle et se propage. Un doute qui fait suite à l’arrogance triomphante de l'art contemporain qui, comme une marée irrésistible, a envahi nos musées et nos esprits, des décennies durant. Le marketing de l'art a mis sous influence et au pas dans les écoles d'art des générations successives d'étudiants. Les revues d'art ont cédé à la tentation bien compréhensible de la manne financière pour enrégimenter leurs lecteurs, laissant entendre subtilement que celui qui n'aimait pas l'art contemporain était tout simplement un imbécile, doublé d'un fieffé réactionnaire. L'esthétique s'est trouvée ainsi reléguée à un rang mineur, quand à l'éthique, elle s’est trouvée radicalement gommée. La marchandisation et l'instrumentalisation ont fini par niveler la dimension esthétique et encore plus sa fonction éthique. C'est le marché, l'économie, la finance, la spéculation, le marketing qui non seulement sont devenus le moteur de l'art dit contemporain mais, bien pire encore, son vecteur unique de création. Dans un monde en mutation et en crise, les artistes (les vrais) ne peuvent plus rester enfermés dans un ghetto, où les enjeux esthétiques sont devenus dérisoires et les préoccupations éthiques pratiquement absentes. L'art contemporain : un univers élitaire, clos sur lui-même. Clos à double tour, qui ne fonctionne plus que sur l'équivalence à des valeurs financières. Des valeurs préfabriquées, attribuées, manipulées par les opérateurs influents du marché. Ces opérateurs, qui bénéficient de toute la chaîne des pouvoirs établis, du producteur —l'artiste de base— au sommet de la pyramide, où se consacre, au final, la valeur de l'œuvre, directement en fonction du montant atteint, chez Christie's. Ces opérateurs sont si puissants en France, qu'ils recrutent selon leur bon vouloir à l'occasion, leurs employés aussi bien chez d'ex-ministres de la culture que chez d’ex-Présidents du Centre Georges Pompidou, ou encore, comme rabatteurs utiles, mais de moindre importance, des responsables de Centres culturels publics et de Fonds Régionaux d'Art contemporain. Ces opérateurs qui par leur puissance financière déterminent donc la valeur esthétique des œuvres, selon leur bon vouloir, bénéficiant par ailleurs d'un réseau efficace auprès des personnels des administrations culturelles et des musées publics, ce qui rend de surcroît leur efficacité esthétique redoutable.

C'est dans ce monde sans transparence aucune que naviguent à vue les artistes de l'art contemporain, à la merci de leurs commanditaires. Mais que peuvent-ils donc bien faire d'autre ces malheureux artistes, à la fois victimes et mercenaires de l'art contemporain, souvent bien malgré eux disent-ils ?

La réponse est simple, comme je l'ai moi-même préconisée publiquement à plusieurs reprises, notamment lors du colloque, l'Etat et l’art contemporain(6) devant un aréopage de personnalités, qui ne comptaient pas moins dans leur rang, une dizaine de représentants de l’Etat: les artistes doivent prendre le pouvoir ! 

Tout le système de l'art contemporain repose, s'organise et se structure entièrement et exclusivement sur une idéologie mercantile. Une fois connue (reconnue) cette vérité première sur lequel repose tout le système, il s'agira de le neutraliser en élaborant des stratégies inventives qui auront recours aux ressources que peuvent offrir aujourd'hui les outils du numérique, de l'information, voir de la désinformation.

Le constat qu’on peut faire c’est que dans tous les secteurs des activités humaines, une dominante s’est imposée selon laquelle ce sont les flux économiques qui régissent la vie des individus qui ont été transformés, disons, en citoyens-consommateurs. Mais, en réaction directe à cette tendance, on observe depuis une quinzaine d’années (avec l’avènement de l’Internet) que les communautés culturelles sont à l'initiative de tentatives de mouvements de libération de l'emprise du marché. Le logiciel libre a émergé au milieu des années 1990. Et enfin de nombreux groupements d'artistes ont commencé à créer des organes de réflexion sur les "infrastructures génériques", sur des services publics en open source, sur des démarches de développement ou de « décroissance » collaborative, offrant une alternative au libéralisme sauvage.

Pourquoi les artistes seraient-ils les initiateurs, les contributeurs ou les gardiens de ces nouveaux pouvoirs partagés ? Parce que l'action artistique est à la fois le dernier rempart, et le premier indicateur de la santé démocratique et d’une certaine authenticité. Dans une société où chacun de nos mouvements est surveillé, analysé, décortiqué, l'acte artistique peut encore avoir une valeur hautement symbolique et de liberté.

Le pouvoir des "artistes", celui, de l'esthétique et de l'éthique, peuvent être sans limites si les artistes seulement en prennent conscience. Il est à leur portée de main. Il suffit qu'ils se baissent pour le cueillir et s'en approprier. Vouloir c'est pouvoir. Ils ne le savent pas encore. Demain ils le sauront, déjà, car dans ce monde en crise, ils sont les seuls capables de pouvoir refonder du SENS, là où il n'y en a plus, et redonner au mot POUVOIR tout son sens positif pour changer le monde. Cette nouvelle révolution de l’art à imposer en ce début du XXI, c’est celle qu’appelle tous mes vœux, et que je nomme : l’utopie réaliste.

(1) Le Monde daté du vendredi 11 juillet 2008 p.8. 
(2) Art sociologique vidéo, Fred Forest, UGE 10/18, Paris 1977
(3) L’affirmation de ce dernier nous paraît d’autant plus cocasse venant de sa part quand il nous assène, sans apparemment le moindre soupçon de doute: « L’artiste officiel a sans douter existé, mais n’existe plus. Je ne vois aucun artiste aujourd’hui en France sur le dos duquel on pourrait coller cette étiquette. Qui dit un artiste officiel dit artiste représentant le pouvoir, quel qui soit». Pour un artiste d’un bon niveau intellectuel reconnu, nous prendrons cela chez lui, bien entendu, plus pour du cynisme que de l’inconscience. Ce n’est pas sur la question de l’esthétique que nous le prendrons à défaut, ici, comme on le mettra en cause généralement, mais sur celle de l’éthique, de la dérobade et du refus de s ‘assumer pour ce que l’on est. (Le Monde, « Il n’y a plus d’artistes officiels », interview d’Harry Bellet, Vendredi 25 juillet 2008).
(4) La crise de l'art contemporain, Revue Esprit ,Février 1992, n°2.
(5) "La révolution de la vérité : vers un nouveau critère fondamental du goût", Séminaire public Fred Forest, MAMAC Nice, vendredi 19 mai 1999.
(6) "L’Etat et l’art contemporain", Théâtre du Rond Point, Paris 29 novembre 2007 (Voir Art Absolument n° 22 septembre 2007 et Artension, n°4, "La critique dissidente", Mai-Juin 2007

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Participants ARTMEDIA X

Organisateurs du Colloque International Artmedia X, le Professeur Mario Costa, Chaire d'Esthetique de l'Université de Salerno et Fred Forest, Professeur émérite de l'Université de Nice, artiste multimédia ( 12 et 13 décembre 2008)

Ont accepté de participer et confirmé leur présence:

Le colloque sera ouvert par Edgar Morin le 12 décembre à la BNF

Ad oggi, hanno accettato l’ invito ad intervenire su queste questioni: Anne Cauquelin (Prof. Emerito di Filosofia all’Università di Picardia, Direttrice della Nouvelle Revue d’Esthétique), Jean-Michel Rabaté (Prof. di Inglese e di Letterature Comparate all’Università della Pennsylvania - USA), Louis-Jose Lestocart (Critico d’arte e di cinema su Art Press, NRF…), Jean-Pierre Faye (Co-fondatore del Collège Internationale de Philosophie, Direttore dell’Université Européenne de la Recherche), François Soulages (Prof. di Estetica e Scienze dell’Arte all’Università di Paris 8), José Jimenez (Professore di Estetica e Teoria delle Arti all’Università Autonoma di Madrid, Direttore dell’Istituto Cervantes di Parigi, Direttore Generale delle Belle Arti al Ministero della Cultura spagnolo), Sophie Lavaud (Artista e teorica dell’arte interattiva, uinversité de technologie de Compiegne), Mariapaola Fimiani (Prof. di Filosofia Morale e Pro-rettore dell’Università di Salerno), Dominique Chateau (Prof. di Estetica e di Filosofia dell’Arte all’Università di Parigi 1 - Sorbonne), Thierry de Duve (Prof. di Teoria dell’Arte moderna e contemporanea all’Università di Lille), Maurizio Bolognini (Artista e teorico dell’arte generativa),  Pierre Moeglin (Prof. di Scienze dell’Informazione e della Comunicazione all’Università di Paris-Nord), Daniel Charles (Prof. Emerito di Estetica all’Università di Nizza), Edmond Couchot (Prof. Emerito all’Università di Paris VIII – Direttore della formazione in Arti e tecnologie dell’immagine), Paolo D’Angelo (Prof. di Estetica all’Università di Roma 3), Robert C. Morgan (Critico d’arte su NYArt, Art Press…), Fabrizio Desideri (Prof. di Estetica all’Università di Firenze), Jorge Latorre Izquierdo (Professore di Cultura dell’immagine all’Università di Navarra), Carole Talon-Hugon (Prof. di Estetica e Teoria delle arti all’Università di Nizza – Direttrice della Societé Azuréenne de Philosophie), Rudolf zur Lippe (Prof. di Filosofia all’Università di Francoforte), Serge Tisseron (Università di Paris VII – Psichiatra e psicoanalista), Maurizio Ferraris (Prof. di Filosofia Teoretica all’Università di Torino) e, da confermare,  Maryvonne Saison (Prof. di Estetica all’Università di Paris X Nanterre e Direttrice della Società Francese di Estetica), Pierre-Damien Huyghe (Prof. di Estetica all’Università di Paris I – Sorbonne), Isabelle Rieusset-Lemarié, Maître de conferences Sorbonne, Sciences de l'information et de la communication, Mario Costa (Prof.di Estetica all università di Salerno) Fred Forest (Artista et teorico dell arte sociologico et dell estetica della communicazione, Prof emeritus université de Nice)

1985-1999 Les précédentes éditions d'ARTMEDIA

Après la présentation de l'exposition L'immaginario tecnologico au Museo del Sannio de Benevento (26 mars - 14 avril 1984) qui posait la question des rapports art-esthétique et nouvelles technologies et présentait les travaux d'artistes internationaux (Fred Forest, Horacio Zabala, Marc Denjean, Gerald Minkoff…), le Département de Philosophie de l'Université de Salerne, sous la direction de Mario Costa, professeur d'Esthétique, lançait le cycle Artmedia, Colloque International d'Esthétique des Médias et de la Communication.

  • La manifestation Artmedia compte parmi les toutes premières à avoir posé dans le milieu universitaire les questions théoriques et de l'expérimentation liées aux nouvelles modalités de production et de communication technologiques.
  • La manifestation, dans un premier temps, a voulu surtout thématiser la question des rapports art-communication-technologies à distance, mais elle s'est également engagée peu à peu à couvrir tout le champ des arts électroniques.
  • Toutes les éditions d'Artmedia ont été accompagnées par la publication de catalogues et d'actes.
    Artmedia I (20-25 mai 1985) : Esthétique de la communication (avec Robert Adrian, Fred Forest, Nathan Karczmar, Tom Klinkowstein, Mit Mitropoulos, Jean-Marc Philippe, Derrick de Kerckhove, René Berger, Abraham Moles…).
  • Artmedia II (27-30 mai 1986): Esthétique de la radio (exposition à l'Institut Français de Naples), la vidéo (Walter Bau Mann, vidéos françaises, allemandes, japonaises et américaines) et surtout la communication esthétique planétaire (Derrick de Kerckhove, Bernard Stiegler, Peter Seep, Fred Forest, David Rokeby, Norman White…).
  • Artmedia III (8-10 novembre 1990) : La photographie, de l'argentique à l'électronique (Riwan Tromeur, Natale Cuciniello, Diana Domingues, Carlos Fadon-Vicente…), l'image de synthèse (Silvano Onda, Patrick Prado…), les sons synthétiques (Guido Baggiani, Riccardo Bianchini, Tonino Battista…) et surtout les réseaux (Fred Forest, Stéphan Barron, Roy Ascott…). Le colloque a été centré sur la thématique Production électronique et système de l'art (Catherine Millet, Reinhold Misselbek, Marisa Buovolo-Ullrich…).
  • Artmedia IV (19-21 novembre 1992) : Les arts néo-technologiques entre esthétique et communication. Parmi les interventions : René Berger, Vladimir Borev, Gillo Gorfles, Lamberto Pignotti, André Parente, Elie Theophilakis, Derrick de Kerckhove, Diana Domingues, Jean-Louis Le Tacon, Mario de Blasi…
  • Artmedia V (23-25 novembre 1995) : L'art du multimédia et l'esthétique de la communication technologique. Parmi les participants : Robert Estivals, Daniel Charles, Pierre Levy, Isabelle Chemin/Guido Hubner, Roy Ascott, Fred Forest, Edmond Couchot, Annateresa Fabris, Giovanni Fontana, Giorgio Nottoli…
  • Artmedia VI (27-29 novembre 1997): Nouvelle photographie (Guido Sartorelli, Alfredo Anzellini…), esthétique de la communication (Stéphan Barron, Maurizio Bolognini, Evgenija Demnievska…), poésie électro-acoustique (Felice Piemontese, Rolland Caignard, Enzo Minarelli…), musique électronique (Mauro Bagella, James Dashow…), interfaces sonores (Leonello Tarabella & Marco Cardini). Interventions théoriques de Brunella Eruli, Simonetta Lux, Franco Fanizza, Yannick Geffroy…
  • Artmedia VII (25-27 novembre 1999) : Poésie sonore (Antonio Amendola, Tomaso Binga, Giuliano Zosi, Vincenzo Cuomo), écriture numérique (Caterina Davinio, Claude Maillard & Tibor Papp, Marie-Claude Vettraino-Soulard), vidéo (Dominique Belloir, Takahiko Iimura, Giacomo Verde, Danila Bertasio, Valentina Valentini), son électronique (Elio Martusciello & Mike Cooper & Pino Saulo, Antonio Camurri, Daniel Charles), communication technologique (Peter d'Agostino, Richard Kriesche, Anne Cauquelin, Maria Grazia Mattei), perception robotique (Eduardo Kac, Geppino Siano…), nouvelle photographie (Alfredo Anzellini, Angelo Candiano & Maurizio Bolognini, Giovanni Pelloso, Francois Soulages…)

ARTMEDIA LOGGETTO ESTETICO
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Biographie longue de Fred Forest

Fred Forest a une place à part dans l’art contemporain. Tant par sa personnalité que par ses pratiques de pionnier qui jalonnent son œuvre. Il est principalement connu aujourd’hui pour avoir pratiqué un à un la plupart des médias de communication qui sont apparus depuis une cinquantaine d’années. Il est co-fondateur de trois mouvements artistiques : ceux de l’art sociologique, de l’esthétique de la communication et d’une éthique dans l’art.

Il a représenté la France à la XIIème Biennale de São Paulo - Prix de la communication - en 1973, à la 37ème Biennale de Venise en 1976, à la Documenta 6 de Kassel en 1977 et a été exposé au CENTRE POMPIDOU en 2017 et 2024.

 

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